Voilà, c’est presque fini. « Après sept incroyables semaines, la scène finale va s’ouvrir », a déclaré, lundi, Michel Poussau, directeur de la Coupe du monde de rugby 2023, lors d’une conférence de presse dressant le bilan du tournoi. Un épilogue qui verra s’affronter, samedi 28 octobre, au Stade de France, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Codétentrices du nombre de sacres mondiaux (trois), les deux nations phares de l’hémisphère Sud croisent une nouvelle fois le fer pour la suprématie sur le rugby mondial.
Au total, 48 rencontres – avec la petite finale, vendredi 27 octobre, entre l’Angleterre et l’Argentine – se seront déroulées de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à Marseille, en passant par Lyon, Lille, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Nice et Saint-Etienne. Les organisateurs se félicitent d’avoir accueilli 2,3 millions de spectateurs dans les différentes enceintes du Mondial, auxquels on peut additionner 1,4 million de personnes dans les fan zones.
De quoi « battre tous les records » – vente de merchandising comprise – et faire de la compétition « la Coupe du monde la plus suivie de tous les temps », salue Michel Poussau. Y compris à la télévision, où les records d’audience se sont enchaînés, selon les organisateurs (213 millions de téléspectateurs cumulés, avant les deux derniers matchs).
« Une nouvelle ère sur le point de s’ouvrir »
Le Mondial 2023 n’a, en tout cas, pas été la compétition la plus serrée. Une fois encore, l’écart entre les meilleures nations et le reste du monde s’est révélé flagrant. Sept rencontres se sont achevées avec au moins 70 points d’écart entre des adversaires d’un jour, ce qui a mis en lumière le fossé entre « les clowns d’un côté et les grands propriétaires de l’autre », comme l’a tourné le sélectionneur du Chili, Pablo Lemoine, au sortir du revers sans appel de ses troupes face à l’Angleterre (71-0). Parmi les petites nations, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer, en dehors des Coupes du monde, davantage d’affrontements avec les nations du « Tier 1 » (le top 10 mondial), qui permettraient aux nations les moins aguerries de progresser.
En réponse, le rugby mondial a fait sa mue. Lors de l’ultime semaine de la compétition en France, World Rugby (la fédération internationale) a annoncé le passage du Mondial à 24 équipes dès la prochaine édition, en 2027, en Australie, et la création d’une nouvelle compétition lors des périodes dédiées habituellement aux tournées.
« Si nous voulons devenir un sport véritablement mondial, nous devons créer plus de pertinence, d’opportunités et de compétitivité pour attirer de nouveaux fans », a insisté le président de l’instance internationale, Bill Beaumont, mardi. « Une nouvelle ère [est] sur le point de s’ouvrir pour notre sport, (…) qui bénéficiera au plus grand nombre, et non plus à une minorité. » Fruit d’une intense négociation entre les différents acteurs, la réforme du calendrier mondial est un « compromis » qui préserve largement le pré carré des nations phares du rugby, au grand désarroi de nombreux joueurs des « petites » nations, qui ont exprimé leur déception.
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