Lorsque Antoine Dupont s’est installé sur l’estrade de la conférence de presse, après le match perdu contre l’Afrique du Sud (29 à 28), dimanche 15 octobre, au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), son regard était encore plein de frustration, de tristesse et, même, de colère. Le capitaine du XV de France, de retour trois semaines seulement après une fracture à la pommette, n’a pas pu éviter l’élimination. La victoire en quarts de finale de la Coupe du monde s’est envolée pour une équipe que tout un pays espérait voir soulever le trophée Webb Ellis, le 28 octobre.
L’annonce de sa titularisation avait pourtant rendu plus légère la semaine de préparation à cette rencontre face aux redoutables Springboks, tenants du titre. Les Français sont « sereins parce qu’Antoine est revenu », s’amusait le talonneur Peato Mauvaka. Une vérité déguisée en plaisanterie. La présence de l’habituel numéro 9 « change pas mal de choses et nous donne beaucoup de confiance. On sait qu’il est capable de grandes différences et qu’il inspire la crainte chez les adversaires », précisait son coéquipier de la charnière, l’ouvreur Matthieu Jalibert. Ses partenaires de jeu n’étaient pas les seuls à l’attendre : l’espoir que son retour avait fait naître se mesurait aussi au vacarme du Stade de France, à l’annonce de son nom, dimanche soir.
D’autant que tous les voyants semblaient au vert. « Je suis en pleine capacité de mon jeu et de mes moyens sur le plan physique et technique », assurait avant le match le principal intéressé. A la demande de son chirurgien, le capitaine des Bleus avait enfilé un casque. C’était le seul changement notable pour le demi de mêlée. Car malgré la pression de tout un pays, trois semaines sans jouer et l’appréhension d’une pommette fragilisée à la merci des golgoths sud-africains, le numéro 9 a livré une prestation de très haut niveau.
Décisif en première période, en difficulté ensuite
Dès les premières minutes de jeu, sur son troisième ballon, Antoine Dupont adressait un petit coup de pied par-dessus la défense des Springboks, aussitôt récupéré par Matthieu Jalibert. Immédiatement après, il réalisait une passe au pied dans l’espace vide en bord de touche pour mettre la défense sud-africaine sous pression. Quelques secondes plus tard, le demi de mêlée décalait l’ailier Damian Penaud, forçant leurs adversaires à concéder une touche. Et, après un maul français dévastateur, le numéro 9 des Bleus choisissait judicieusement le petit côté pour le premier essai de Cyril Baille (4e).
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