Antoine Dupont sera fixé lundi sur la suite de sa Coupe du monde de rugby

Sa voix résonnait, mardi 3 octobre, dans les haut-parleurs de la gare de la Part-Dieu à Lyon, invitant les voyageurs à passer « une bonne Coupe du monde ». Pourtant Antoine Dupont ne sera pas sur le terrain lors du match de l’équipe de France masculine de rugby, vendredi, à Paris. Lors d’un point presse, mardi, le manageur santé du XV de France, Bruno Boussagol, a officialisé l’absence du capitaine des Bleus pour la « huitième de finale » – en réalité l’ultime rencontre du groupe A – du Mondial organisé en France, face à l’Italie, vendredi 6 octobre (21 heures, sur TF1).

« Il a réintégré le groupe dimanche, d’abord avec la partie médicale, et on est rapidement passé à des exercices de course. Tout se passe normalement avec Antoine, a retracé l’ancien kinésithérapeute du club de Montpellier. Il reste avec nous jusqu’au match [contre les Azzurri], et la prochaine étape est une visite, lundi [9 octobre], avec son chirurgien pour un dernier contrôle. On attend l’avis du spécialiste pour voir ce qu’on peut envisager quant à un retour sur un éventuel quart de finale. »

Depuis sa fracture du maxillo-zygomatique gauche lors du match, largement remporté par les Français face à la Namibie, jeudi 21 septembre à Marseille (96-0), le demi de mêlée est engagé dans une course contre la montre. Et jamais une marque sombre sur le visage d’un Dupont aura été à ce point scrutée. Opéré par le spécialiste toulousain Frédéric Lauwers, au lendemain de sa blessure, le joueur s’est mis au vert une semaine dans son village natal des Hautes-Pyrénées, pour récupérer, avant de rejoindre le groupe français à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Protocole commotion validé

Si le chirurgien a validé son retour avec les Bleus et une reprise progressive de l’entraînement, il fallait s’assurer que le capitaine français ne souffrait pas des suites de la commotion occasionnée par ce coup au « pare-chocs du visage », comme le décrivait la semaine passée le chirurgien maxillo-facial Nicolas Sigaux, interrogé par Le Monde.

« Ce mardi matin, Antoine a validé son protocole commotion, il est donc définitivement libéré de tout ça », a annoncé le manageur santé du XV de France. Fracture et opération obligent, le demi de mêlée toulousain n’avait pas suivi à la lettre ledit protocole prévu par le règlement de la compétition, qui impose trois examens : le premier aux abords du terrain, pendant au moins douze minutes, un deuxième trois heures après le coup de sifflet final, et le dernier après deux nuits de repos. « Il n’a pas été déclaré comme commotionné, mais il était important pour nous de prendre toutes les précautions au sujet de sa santé. Désormais, s’il en a le feu vert, il pourra pratiquer le rugby sans restriction du point de vue neurologique », a expliqué Bruno Boussagol. Ce dernier a par ailleurs précisé que le talonneur Julien Marchand, blessé lors du match d’ouverture face à la Nouvelle-Zélande, restait trop fragile et voyait « sa reprise repoussée ».

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Lundi 9 octobre, trois jours après le match des Bleus face à l’Italie, Antoine Dupont pourrait redevenir un joueur de rugby à temps complet, et postuler à un éventuel quart de finale. Si son médecin l’y autorise, et si ses partenaires franchissent l’écueil transalpin et se qualifient pour les phases finales. « Le feu vert du chirurgien est la première étape dans notre arbre décisionnel, mais pas la seule », a insisté Bruno Boussagol. Cantonné depuis dimanche à des exercices sur la touche avec des machines de musculation, un gros coquard sous l’œil droit, le capitaine va reprendre doucement. A lui de dire, suivant ses sensations, s’il se sent de disputer la rencontre, avant que le staff français ne tranche à son tour. Les risques sont faibles que l’encadrement tricolore se prive du meilleur joueur du monde 2021, même diminué.

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