Au Canada, après l’hommage rendu par erreur à un ex-soldat nazi, Justin Trudeau présente ses « plus sincères excuses »

Parlant de l’« embarras profond du Canada », le premier ministre Justin Trudeau a présenté, mercredi 27 septembre, ses « plus sincères excuses » pour l’hommage rendu au Parlement à un vétéran ukrainien ayant combattu avec les nazis, lors de la visite de Volodymyr Zelensky.

S’excusant devant l’ensemble des députés « pour la situation dans laquelle le président Zelensky et la délégation ukrainienne ont été placés », il a qualifié cet hommage de « terrible erreur » et de « violation de la mémoire de ceux qui ont cruellement souffert aux mains du régime nazi ». Justin Trudeau a également fait savoir qu’Ottawa avait déjà contacté Kiev et le président Volodymyr Zelensky pour leur présenter des excuses.

Vendredi, les députés de tous les partis, Justin Trudeau, son gouvernement et Volodymyr Zelensky, de confession juive, s’étaient levés pour applaudir Yaroslav Hunka, vétéran ukrainien de 98 ans, ignorant les détails de son passé. Ce dernier est en réalité un ex-membre de la « SS Galicie ».

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Démission du président de la chambre des Communes

Cela faisait plusieurs jours qu’Ottawa est sous pression dans cette affaire qualifiée de « plus grand embarras diplomatique » de l’histoire du pays par le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilièvre.

Le premier ministre a toutefois expliqué que « l’unique responsable » était le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, qui en « a accepté la responsabilité » et remis sa démission mardi. C’est ce dernier qui avait fait applaudir M. Hunka, le présentant comme un « héros ukrainien », venant de sa circonscription électorale.

Selon l’association de défense de la communauté juive au Canada, les Amis du Centre Simon Wiesenthal (FSWC), M. Hunka a servi dans la 14e division Waffen Grenadier de la SS, une unité militaire nazie dont les crimes contre l’humanité durant la Shoah sont bien documentés.

Une erreur exploitée par la Russie, selon Justin Trudeau

« C’est troublant de penser que cette flagrante erreur soit politisée par la Russie et ses partisans afin de diffuser une propagande mensongère », a également souligné le premier ministre.

Depuis le début son offensive en Ukraine, la Russie accuse en effet les dirigeants ukrainiens d’être des « néonazis » et avance, comme justification à la guerre, la nécessité de « dénazifier » son voisin.

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L’épisode canadien risque donc d’alimenter davantage cette rhétorique : l’ambassadeur de Russie au Canada, Oleg Stepanov, a d’ailleurs parlé de « commémoration scandaleuse », demandant mardi au premier ministre canadien d’également s’excuser auprès de la Russie pour les « multiples crimes de guerre » commis par cette brigade SS à l’encontre du peuple russe.

En Pologne, le gouvernement a lancé une enquête pour vérifier si ce vétéran ukrainien n’avait pas commis de crimes sur son territoire, en vue de son éventuelle extradition.

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Le Canada compte la deuxième plus importante diaspora ukrainienne au monde après la Russie, avec quelque 1,4 million de personnes d’origine ukrainienne. Vendredi, il s’agissait de la première visite officielle du président ukrainien sur le sol canadien depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Le Monde avec AFP

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