Aux Etats-Unis, la décélération du marché de l’emploi se confirme

Le ralentissement du marché de l’emploi aux Etats-Unis se confirme. En août, le nombre de créations d’emplois a été de 187 000, nettement au-dessous de la moyenne de ces douze derniers mois, qui était de 271 000, selon les données publiées, vendredi 1er septembre, par le Bureau américain du travail. Les statistiques ont par ailleurs été révisées à la baisse pour les mois de juin et juillet, en recul de 110 000 emplois par rapport aux estimations initiales. Quant au chômage, il progresse assez nettement, passant de 3,5 % à 3,8 % entre juillet et août, retrouvant son plus haut niveau depuis début 2022.

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Ces données viennent confirmer que l’étonnante dynamique du marché de l’emploi depuis la sortie de la pandémie touche à sa fin. Il ne s’agit cependant pas, pour l’instant, de la récession maintes fois annoncée, loin de là : la croissance américaine, au deuxième trimestre, en rythme annualisé, était de 2,1 %, et elle devrait être de 2,3 % au troisième trimestre, selon la société de recherche économique Capital Economics. « Les marchés vont aimer ça, réagissait, sur X (anciennement Twitter), Mohamed El-Erian, président de Queen’s College, à l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, et spécialiste des marchés financiers. Ce sont des signaux modérés pour l’économie. »

Les Bourses ont effectivement réagi positivement, affichant toutes une légère hausse, tandis que les taux d’intérêt américain à deux ans baissaient, passant de 5,1 %, en début de semaine, à 4,9 %, vendredi.

Accueil positif

Cet accueil positif réservé à un ralentissement économique traduit le jeu paradoxal des taux d’intérêt. Pour lutter contre l’inflation, la Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine) a augmenté ses taux de 0 % à 5,25 % en dix-huit mois. Si la hausse des prix a fortement ralenti – elle était de 3,2 % en juillet –, Jay Powell, son président, continue de se montrer vigilant, inquiet en particulier du marché du travail trop vif, qui risque de pousser les salaires à la hausse. Au symposium du rendez-vous annuel des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), le 25 août, il le redisait : « Ramener l’inflation durablement à 2 % [son objectif] devrait nécessiter une période de croissance modérée ainsi qu’un assouplissement des conditions du marché de l’emploi. »

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Tout le pari de la Fed est d’y parvenir tout en évitant un effondrement de l’économie, un scénario idéal d’atterrissage en douceur. Les statistiques de vendredi vont plutôt dans ce sens : ce sont « des créations d’emplois plus modérées mais solides – c’est ce que les marchés et la Fed attendaient », estime Florian Ielpo, directeur de la macroéconomie à Lombard Odier, un groupe de gestion d’actifs. Prudence, réplique l’économiste Véronique Riches-Flores : « Les chiffres de l’emploi offrent l’occasion d’une pause de la Fed en septembre, la suite, on verra. »

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