Les Samoa ont attendu, mais n’ont pas raté leur entrée en lice. Plus d’une semaine après le début de la Coupe du monde, les joueurs du Pacifique ont finalement foulé les pelouses pour disputer − et gagner − leur premier match de la compétition, samedi 16 septembre, face au Chili (43-10). Dans un stade de Bordeaux comble, et sous le regard des stars sud-africaines Cheslin Kolbe, Siya Kolisi et Eben Etzebeth, les Manu Samoa ont connu de grandes difficultés en début de match, puis sont parvenus à se libérer dans le second acte pour marquer cinq essais, et empocher ainsi le point de bonus offensif.
Au sein d’un groupe D ouvert (également composé de l’Angleterre, l’Argentine et le Japon), les hommes de Seilala Mapusua pourraient être l’une des surprises de la compétition, et ont préparé leur tournoi par… une vague de recrutement. Une nouvelle règle de World Rugby, la fédération internationale, permet en effet aux joueurs n’ayant pas connu de sélection depuis trois ans d’être appelé dans une autre équipe nationale, à condition d’avoir au moins un grand-parent né dans le pays en question. Ce changement a ainsi largement profité aux Samoa, qui ont grossi leurs rangs de trois ex-Néo-Zélandais : le demi d’ouverture Lima Sopoaga, le troisième-ligne Steven Luatua et le pilier Charlie Faumuina.
Malgré cette plus-value, le Clermontois Fritz Lee et ses coéquipiers ont eu beaucoup de mal à entrer réellement dans la partie. Leur Siva tau (danse effectuée avant un match, de la même façon que le haka néo-zélandais) à peine terminé, les Samoas avaient déjà la désagréable surprise de voir le pilier chilien Matias Dittus aplatir un essai en force à la suite d’une percée de l’ouvreur Rodrigo Fernandez (10e).
Les Samoa ont accéléré en seconde période
Comme face au Japon la semaine dernière (défaite 42 à 12), Los Condores ont bien commencé la rencontre et n’ont pas démérité, alors qu’ils participent pour la première fois de leur histoire à un Mondial de rugby. Ils étaient même encore en tête à la 35e minute samedi, mais ont finalement baissé de tempo au fil des minutes. Plus solides physiquement, leurs adversaires en ont profité pour faire un premier écart juste avant de rentrer aux vestiaires, par un essai du centre toulonnais Duncan Paia’aua (40e, 19-10).
La suite ? Une seconde période à sens unique ou presque, durant laquelle les arrières samoans ont largement pris le dessus sur leurs vis-à-vis. Le troisième-ligne Fritz Lee (47e), puis le talonneur Sama Malolo par deux fois (52e et 80e) y sont allés de leurs essais pour accroître l’écart d’une victoire qui a mis du temps à se dessiner. Le staff des Samoa pourra se satisfaire de ce succès, mais va probablement beaucoup travailler la discipline avant la prochaine rencontre, face à l’Argentine, vendredi 22 septembre : contre le Chili, les Mano Samoa se sont mis neuf fois à la faute, concédant au passage deux cartons jaunes.
Si les Samoa se défont des Pumas la semaine prochaine, ils pourraient alors réellement commencer à rêver d’une qualification pour les quarts de finale, stade de la compétition qu’ils n’ont plus atteint depuis 1995. En attendant, leur victoire face au Chili leur permet de prendre la tête du groupe D.
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