« Il serait dangereux pour les All Blacks de se dire que la défaite contre la France n’a pas d’importance »

Le Néo-Zélandais Dan Carter est une légende du rugby. Après avoir porté à 112 reprises la tunique noire de son pays, marqué près de 1 600 points, remporté deux Coupes du monde et avoir été sacré par trois fois meilleur joueur de la planète, il a pris sa retraite internationale en 2015. Il connaît aussi très bien le rugby français, pour avoir évolué un an à Perpignan, avant d’arborer pendant trois saisons les couleurs du Racing 92, club qu’il a porté vers le titre de champion de France lors de la finale, en 2016.

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Rencontré le 11 septembre, à Vanves (Hauts-de-Seine), dans les locaux de son éditeur français, l’ancien des All Blacks revient, pour Le Monde, sur la défaite de son pays face aux Bleus en match d’ouverture du Mondial, le 8 septembre, et les raisons qui font, selon lui, du XV de France l’un des favoris pour le titre suprême. A la fin de l’été, il a publié L’Art de vaincre (Marabout, 240 p., 22,90 €). Ses compatriotes affrontent la Namibie, vendredi 15 septembre, à Toulouse (à 21 heures, sur TF1).

Comment a été perçue en Nouvelle-Zélande cette défaite inaugurale des All Blacks ?

Les gens sont déçus. On savait qu’on allait affronter une équipe de France en pleine forme, mais nous étions tout de même optimistes. Est-ce que cela change quelque chose pour la suite de notre Coupe du monde ? Je ne crois pas. Que nous finissions premiers ou deuxièmes de cette poule, nous devrons quand même affronter une des meilleures équipes du monde, l’Afrique du Sud, l’Irlande ou peut-être l’Ecosse. La phase à élimination directe est très différente, tout peut arriver.

Comment la Nouvelle-Zélande peut-elle s’améliorer pour la suite de son Mondial ?

On dit souvent que le véritable échec, c’est lorsqu’on n’apprend rien. Il serait dangereux pour les All Blacks de se dire que la défaite contre la France n’a pas d’importance. Ils doivent donc revoir, décortiquer et analyser le match et identifier les points critiques, ce qu’ils doivent changer. La discipline, notamment. Pour gagner une Coupe du monde, il faut être extrêmement discipliné. Il faut donc comprendre pourquoi ces pénalités ont été sifflées. Etait-ce à cause de la pression mise par les Français ? Etait-ce un problème d’exécution ? Ou d’état d’esprit ?

Il faut aussi tirer le maximum des occasions qui se présentent pendant le match. Il n’y a pas beaucoup d’occasions de mettre les adversaires à distance : il faut donc être extrêmement cliniques.

Ils ont aussi sans doute appris de la perte de leur capitaine un jour avant le match [le capitaine de la Nouvelle-Zélande, Sam Cane, s’est blessé à l’entraînement la veille du match d’ouverture]. Et si cela arrive à nouveau ? L’histoire montre que, lors d’une Coupe du monde, il y a des blessés, des suspensions, et toutes sortes de problèmes. Comment apprend-on de ce genre de situation ? Ces petites choses, s’ils en parlent entre eux et s’ils apprennent, les rendront meilleurs.

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