Le cyclisme français se porte bien. Dimanche 24 septembre, les Bleus ont brillé sur tous les fronts. Tandis que Christophe Laporte remportait le titre de champion d’Europe de course en ligne à Assen (Pays-Bas), les vététistes Victor Koretzky et Loana Lecomte ont levé les bras sur le futur parcours olympique de vélo tout-terrain, à Elancourt (Yvelines).
Après la voile à Marseille et le triathlon dans la Seine, le VTT organisait à son tour un test event dans les Yvelines, sorte de grande répétition générale avant Paris 2024. Si cette dernière a parfois pris des allures de crash-test à force de virages manqués, de crevaisons ou de stratégie vacillante, les Bleus, eux, n’ont pas tremblé. A dix mois des hostilités olympiques, programmées les 28 et 29 juillet 2024, les Français ont réalisé un doublé de prestige dans les épreuves homme et femme. L’occasion de se frotter à un parcours au profil inédit.
« Le circuit est très physique et il devient en plus technique avec de la vitesse, on est tout le temps sollicités. C’est du vrai VTT ! », confiait Loana Lecomte après sa victoire, par-dessus les chants des 3 000 supporteurs présents au test event. Pour comprendre l’enthousiasme de la vice-championne olympique, il faut encore se pencher sur les caractéristiques du parcours.
Carnet de notes et pelleteuse
A vue d’œil, rien de bien particulier ne distingue Elancourt d’un autre site de VTT : les parties boisées alternent avec les espaces découverts et les descentes techniques laissent place à d’imposants modules en bois. Pourtant, il y a moins d’une semaine, la butte de 52 hectares était encore le terrain de jeu des tractopelles et pelleteuses.
« La colline est une ancienne décharge publique, devenue casse automobile, puis laissée à l’abandon. Il y a un an, elle était recouverte à 90 % de broussailles denses », se remémore Yohann Vachette, directeur adjoint de Bike Solutions, la société chargée de la conception de la piste.
Membre de l’équipe de France de VTT entre 1996 et 2005, ce dernier a assisté aux évolutions de sa discipline avant de se lancer dans la conception : « A mon époque, il y avait très peu d’aménagements, à peine un ou deux coups de pioche sur un sentier. Aujourd’hui, on a une piste construite de toutes pièces où l’on a fait des enrochements, des sauts, des virages relevés, pour la rendre spectaculaire, avec un degré de technicité de niveau olympique ! »
A force de travaux, le point culminant de l’Ile-de-France (231 m) a ainsi changé de visage : plusieurs zones ont été dépolluées, des espaces naturels ont été sanctuarisés et une piste de VTT de 4,35 km a été tracée. Coût de l’opération : 12 millions d’euros.
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