l’Angleterre en plein doute avant d’affronter l’Argentine

Pour l’Angleterre, les ennuis volent en escadrille. Humilié (22-30) par les Fidji, le 26 août, à Twickenham (Londres), en match de préparation pour le Mondial, le XV de la Rose entre dans la Coupe du monde de rugby, samedi à 21 heures, face à l’Argentine, sans son maître à jouer, l’ouvreur Owen Farrell. Coupable d’un plaquage dangereux contre le Pays de Galles, le 12 août, le vétéran des Saracens (106 sélections) a été suspendu quatre matchs en appel.

Lire aussi : Coupe du monde de rugby : Owen Farrell, suspendu, ratera les deux premiers matchs de l’Angleterre

Privé de deux matchs de préparation contre l’Irlande et les Fidji, Farrell ratera les deux premières rencontres de la Coupe du monde – contre l’Argentine, donc, et le Japon, le 17 septembre – qui risquent d’être décisives pour la qualification pour les quarts de finale. Le début de compétition s’annonce d’autant plus compliqué qu’ils devront aussi se passer, contre les Pumas, de Billy Vunipola, leur seul véritable troisième-ligne centre, lui aussi suspendu pour un plaquage irrégulier.

En l’absence de Farrell, c’est George Ford qui portera le maillot floqué du numéro 10, plutôt que l’impétueux Marcus Smith. Le joueur de Sale correspond au plan de jeu de Steve Borthwick, qui entend privilégier le jeu au pied. Ford est dans les petits papiers du sélectionneur anglais depuis leurs années communes aux Leicester Tigers. Après une longue absence suite à une déchirure du talon d’Achille, il est revenu sur les terrains en février. Owen Farrell devrait, lui, faire son retour le 23 septembre face au Chili.

Ces changements au poste d’ouvreur, qui est, outre-Manche, le véritable dépositaire du jeu – bien plus qu’en France, où ce rôle est davantage partagé avec le demi de mêlée –, racontent les doutes qui ont envahi le rugby anglais. Car beaucoup d’eau est passée sous les ponts depuis la Coupe du monde au Japon, en 2019. Il y a quatre ans, l’Angleterre dominait le Vieux Continent et pouvait regarder les nations de l’hémisphère Sud dans les yeux. Vainqueurs (19-7) de la Nouvelle-Zélande en demi-finale, les Anglais avaient, certes, été laminés en finale par le rouleau compresseur sud-africain (12-32), mais ils faisaient peur. Depuis, la rose a perdu ses épines.

Le jeu au pied privilégié

L’année 2022 a été une annus horribilis pour les clubs anglais, englués dans une crise sportive et financière, qui a provoqué la faillite des Wasps, de Worcester et des London Irish, trois clubs historiques. S’en est suivi la fuite de joueurs majeurs vers d’autres championnats, en particulier le Top 14 français et souvent avec succès. Le troisième ligne Jack Willis a remporté le Bouclier de Brennus cette saison avec le Stade toulousain.

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