Les Argentins et les Japonais, qui s’affrontaient dimanche 8 octobre à Nantes, ne devaient pas se faire leurrer par la température estivale baignant la rencontre. Le mois d’octobre est bien entamé et la phase de poule de la Coupe du monde de rugby bientôt achevée : un échec au stade de la Beaujoire était donc synonyme de retour précoce au pays sans avoir vu les quarts de finale.
Avant la rencontre, on pouvait d’ailleurs craindre que ces deux équipes, jusqu’ici insipides et laborieuses dans ce Mondial, soient plongées encore un peu plus dans la tétanie par ce match couperet. Il n’en a rien été : Argentins et Japonais ont enfin mis de l’ambition et de l’entrain dans leur jeu, livrant un des matchs les plus haletants et spectaculaires du Mondial.
A l’issue d’une partie où les deux équipes se sont rendu coup pour coup, ce sont finalement les Argentins qui ont fini plus fort, l’emportant 39 à 27, et gagnent ainsi le droit de disputer un quart de finale contre le Pays de Galles, samedi 14 octobre, à Marseille.
Des attaquants très en vue
Sur la pelouse de la Beaujoire, on a vu certaines des plus belles actions depuis le début de la Coupe du monde. Les images de l’essai d’Amato Fakatava (15e) resteront longtemps dans les mémoires des spectateurs, ébahis devant la course fulgurante du massif deuxième ligne japonais le long de la ligne de touche, prenant de vitesse le talonneur argentin Julian Montoya en tenant le ballon d’une seule main avant de s’offrir l’essai d’un délicieux coup de pied par-dessus les deux derniers défenseurs sud-américains.
Mais ce sont surtout les attaquants argentins qui se sont illustrés : Emiliano Boffelli, Santiago Chocobares, Juan Cruz Mallia et Mateo Carreras ont écœuré la défense japonaise, parcourant chacun plus de 75 mètres avec le ballon. Ils n’ont pas attendu plus de deux minutes pour cela : d’une percée tranchante, le centre toulousain Santiago Chocobares allait pour la première fois de la partie derrière la ligne d’en-but.
Et que dire des trois essais (28e, 46e et 68e) du bolide Mateo Carreras ? Lors des précédentes rencontres, l’ailier de poche n’avait pas pu faire parler ses appuis supersoniques : il a durant ce match trouvé des espaces qu’il a dévoré à grandes enjambées, donnant le tournis à la défense japonaise (huit défenseurs battus).
Depuis le début de ce Mondial et sa litanie de scores fleuves, on avait presque oublié le goût du suspense et des matchs accrochés. Les Japonais l’ont savamment entretenu, ne se laissant jamais totalement distancer, y compris à coups de drops. L’exercice est un brin désuet, surtout pour les Japonais, mais cela n’a pas empêché l’arrière Lomano Lemeki d’en décocher un superbe, de 45 mètres (55e).
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