Dans les couloirs de l’Accor Arena, à Paris, Mélanie De Jesus Dos Santos saute de joie dans les bras de Lorette Charpy. Dimanche 17 septembre, la gymnaste française vient juste de remporter l’or aux barres asymétriques – elle fera le doublé au sol – aux Internationaux de France. Contrairement à sa compatriote, Lorette Charpy n’avait aucune chance de médaille puisqu’elle s’est élancée hors concours, c’est-à-dire sans possibilité de se qualifier pour la finale. Mais pour elle aussi, le week-end a eu un goût de victoire : « Ce n’était pas gagné que je sois ici il y a encore quelques mois », raconte la jeune femme au Monde.
Blessée deux fois aux ligaments croisés, à seulement 21 ans, Lorette Charpy est une revenante. A Paris, son passage aux barres asymétriques lui a permis de renouer avec la compétition après un an d’absence et de concourir devant son public pour la première fois depuis 2019.
Aux championnats du monde, à Anvers (Belgique), où la délégation française féminine joue sa qualification olympique par équipes, lundi 2 octobre à 21 h 15, elle est alignée sur les barres asymétriques et la poutre. « On a un peu réduit son programme pour assurer la note. On ne souhaite pas prendre le risque de faire un mouvement plus élaboré, même si elle le fait bien à l’entraînement », explique Eric Hagard, son entraîneur au pôle France de Saint-Etienne, depuis 2018.
Pour valider son ticket pour Paris 2024, la France doit terminer parmi les neuf meilleures nations de la compétition – hors Etats-Unis, Royaume-Uni et Canada, déjà qualifiés après leur podium aux Mondiaux 2022. Les huit premières s’affronteront en finale. A chaque agrès – sol, barres asymétriques, poutre et saut –, seules quatre des cinq gymnastes de chaque équipe s’élancent et les trois meilleurs résultats sont comptabilisés. Le classement est établi en additionnant ces douze notes.
En cas de qualification des Bleues, Lorette Charpy devra ensuite faire partie des cinq sélectionnées pour représenter la France l’été prochain puisque ce sont les pays, et non les gymnastes individuellement, qui obtiennent le précieux sésame. « Il n’y aura plus qu’à espérer, confirme Eric Hagard qui se veut confiant. Elle est une valeur sûre en barres asymétriques, qui est l’agrès moyen de l’équipe de France. »
« Peu de personnes la voyaient revenir »
La Stéphanoise a déjà touché les Jeux olympiques du bout des doigts, en 2021. Mais quatre mois avant de s’envoler pour Tokyo, elle se blesse à l’entraînement, et doit faire une croix sur ce rendez-vous tant attendu. « C’était très difficile à accepter, se rappelle l’intéressée. Le fait que les prochains Jeux sont à Paris m’a aidée à continuer. J’avais encore cette flamme en moi et je ne voulais pas abandonner, j’aurais eu beaucoup de regrets. » Gauchère et touchée au genou gauche, la Française doit réapprendre les pivots accroupis en poutre, de sa jambe droite, et modifier la construction de ses mouvements.
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