le Comité international paralympique change de ligne et ouvre la porte aux sportifs russes

La voie est tracée pour que les athlètes russes et biélorusses participent aux Jeux de Paris 2024. Avant le Comité international olympique (CIO), l’IPC – son pendant paralympique – s’est prononcé, vendredi 29 septembre, pour la participation, sous bannière neutre et à titre individuel, des parasportifs des deux pays.

Après avoir rejeté à la majorité de ses membres, réunis en assemblée générale à Manama (Bahreïn) depuis mercredi, l’hypothèse d’une suspension totale des comités paralympiques russe et biélorusse – et donc de leurs athlètes –, l’IPC s’est déclaré, lors d’un second vote, en faveur d’une suspension partielle pour deux ans des membres des comités russe (90 voix pour, 56 voix contre et 6 abstentions) et biélorusse (79 voix pour, 57 contre et 9 abstentions). Une sanction qui ne s’applique toutefois pas aux para-athlètes des deux pays alliés.

« J’attends de tous les membres de l’IPC qu’ils respectent la décision prise aujourd’hui lors de l’assemblée générale. J’espère désormais qu’à l’approche des Jeux paralympiques de Paris 2024, on se concentrera sur le sport et les performances des para-athlètes », a déclaré Andrew Parsons, le président du comité international paralympique, dans un communiqué, à l’issue des votes.

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Après ces choix de l’IPC, la position future du CIO sur la participation des Russes et des Biélorusses aux Jeux de Paris ne fait guère de doute. En effet, l’instance basée à Lausanne, qui réserve sa décision « à une date appropriée, à sa seule discrétion », s’emploie depuis plusieurs mois à convaincre les fédérations internationales réfractaires de réintégrer en leur sein – sous statut neutre et uniquement à titre individuel – les athlètes bannis depuis la guerre en Ukraine. Ce qui leur permettrait de concourir lors des épreuves qualificatives pour les compétitions olympiques.

Certes, le comité international paralympique et le CIO sont deux organisations indépendantes et autonomes. Mais Thomas Bach, le patron du CIO, pourra à loisir se prévaloir de la décision de l’IPC quand il s’agira de justifier une invitation des Russes à la fête olympique. Et ce, même sans les drapeaux, les hymnes et les tenues nationales officielles.

« Une manipulation politique »

Surtout, l’IPC évite opportunément au CIO d’être le premier à se prononcer sur une question géopolitique éminemment sensible à moins de dix mois de la cérémonie d’ouverture sur la Seine. L’historien spécialiste de l’olympisme Patrick Clastres y décèle « un test grandeur nature qui permet au CIO de voir comment se manifestent les réactions internationales à cette décision ».

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