Le football féminin français ne veut pas manquer le dernier train du professionnalisme

Quatre-vingt-onze ans après l’organisation du premier championnat de France professionnel masculin de football, son pendant féminin est sur le point de voir le jour. Le 10 juin, la création de la première Ligue féminine professionnelle a enfin été actée par l’assemblée générale de la Fédération française de football (FFF). Elle devrait exister concrètement en juillet 2024.

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Interdites de jouer par le régime de Vichy en 1941 et ignorées pendant des décennies, les footballeuses françaises bataillent toujours pour accéder à la reconnaissance qu’elles méritent. A leur retour de la Coupe du monde en Australie, comme les autres joueuses de Division 1, les Bleues qui évoluent en France verront leur rêve de professionnalisme prendre corps.

Parmi les meilleures nations mondiales depuis plus de dix ans grâce à sa sélection, la France emboîte ainsi le pas des Etats-Unis, de l’Angleterre, de l’Italie ou encore de l’Espagne, qui ont déjà professionnalisé leur championnat national.

« Fin 2026, à la fin des deux premières années du nouveau contrat de diffusion du championnat par Canal+, mon objectif est qu’il n’y ait que des contrats pros dans les clubs », assène Jean-Michel Aulas, membre du comité exécutif de la FFF, chargé de cette professionnalisation. L’ancien président de l’Olympique lyonnais projette aussi la création d’une société commerciale, chargée de « vendre la D1 ». La structure serait interne à la fédération, à la différence de son équivalente masculine qui existe déjà et dépend, elle, de la Ligue professionnelle de football.

« Redonner une image positive »

En 2019, l’organisation d’une première Coupe du monde féminine sur le sol français n’avait pas été l’accélérateur escompté. Le président de la FFF, Philippe Diallo, le reconnaît : « L’après-Mondial n’a pas apporté le décollage que l’on attendait. » Sans titre majeur, les Bleues n’ont toujours pas fait mieux qu’une demi-finale de Coupe du monde en 2011, échouant par deux fois ensuite en quarts de finale.

Les tensions entre l’ex-sélectionneuse Corinne Diacre et plusieurs de ses internationales n’ont rien arrangé. « Après le Coupe du monde 2019, il y a eu beaucoup de choses négatives autour de l’équipe de France, ce qui a aussi impacté les clubs en France », analyse Sandie Toletti. La milieue de terrain des Bleues, titulaire depuis le début de la Coupe du monde en Australie, compte bien changer tout ça : « On va redonner une image positive à l’équipe de France, et ça va aider le championnat à évoluer. »

Wendie Renard en est aussi persuadée : un bon parcours de son équipe cette année aura forcément une influence très positive sur le football féminin français en général. « En Angleterre, ce n’était pas encore ça, il y a quelques années. Le fait d’avoir gagné l’Euro 2022 leur a donné un plus, assure-t-elle. Les Bleues, c’est la vitrine. » La capitaine de la sélection tricolore voudrait plus : « La situation a un peu évolué depuis dix ans, mais on a encore les mêmes problèmes. On peut faire mieux… »

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