Dix-huit mois de suspension de toute compétition, cinq ans avec sursis de suspension de licence sportive et dix ans d’inéligibilité dans les instances de la Fédération française de voile (FFVoile). C’est, selon une information du journal Le Parisien du vendredi 20 octobre, la décision prononcée par la commission nationale de discipline de la FFVoile contre le navigateur breton Kevin Escoffier, à la suite d’accusations de violences sexuelles de plusieurs femmes.
Dans un communiqué transmis au Monde, maître Virginie Le Roy, conseil du Malouin de 43 ans, a indiqué que son client, « qui maintient ses plus fermes contestations et entend être totalement disculpé », allait faire appel. Selon ce même document, « la commission de discipline a expressément écarté toute agression sexuelle, en retenant des comportements inappropriés et/ou inadaptés au soutien de sa décision ».
« Etonné » que la décision ait « fuité », le président de la FFVoile, Jean-Luc Denéchau, n’a souhaité « ni infirmer ni confirmer » ces affirmations. « En principe, seules les deux parties – en l’occurrence, M. Escoffier et son conseil, et moi-même en tant que président de la FFVoile – sont informées de la décision prise par l’instance indépendante qu’est la commission nationale de discipline, et celle-ci n’est pas rendue publique durant le délai de sept jours prévu pour permettre aux deux parties de former un éventuel appel », a-t-il fait valoir au Monde. « Une procédure disciplinaire s’exerce à l’encontre d’un licencié de la FFVoile mis en cause ; l’auteur ou l’autrice du signalement n’est pas partie prenante », a-t-il précisé.
Plusieurs témoignages de femmes
Début juin, Kevin Escoffier avait quitté le Team Holcim-PRB avant l’épilogue de The Ocean Race, course autour du monde en équipage et avec escales, sur laquelle il tenait la barre du monocoque de 60 pieds (18 m) du même nom, après avoir évoqué « un incident présumé ».
Une jeune femme de la cellule communication de son équipe ayant décrit avoir subi de sa part des agissements s’apparentant à une agression sexuelle, le 15 mai, lors d’une soirée dans un pub de Newport (Rhode Island, Etats-Unis), la FFVoile a ouvert, le 12 juin, une première procédure disciplinaire pour « comportement inapproprié » contre le navigateur.
Mi-juin, Le Canard enchaîné a publié plusieurs témoignages anonymes de femmes décrivant des attouchements non consentis et des envois répétés de messages à caractère sexuel non sollicités de la part du marin.
Une deuxième procédure disciplinaire a été ouverte, le 31 juillet, pour « comportement inapproprié » après que plusieurs femmes ont adressé des témoignages à la FFVoile. La fédération a joint les deux procédures, et M. Escoffier a été entendu, dans la soirée du lundi 9 octobre, par l’instance disciplinaire face à laquelle il a fermement contesté les accusations.
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