Il n’y a pas encore urgence au Paris Saint-Germain, mais sans ses stars offensives, l’ogre habituel de la Ligue 1 fait soudainement moins peur. Au Parc des Princes, pour la première de l’entraîneur espagnol Luis Enrique sur le banc parisien, les champions de France en titre ont concédé le nul (0-0), samedi 12 août en soirée, face à Lorient lors de la 1e journée de championnat.
Privé de Kylian MBappé − en conflit avec sa direction et écarté pour le moment −, ni Neymar − officiellement victime d’un syndrome viral et peut-être sur le départ −, ni Lionel Messi − parti exporter son talent sur les terrains américains avec son nouveau club de Miami −, les Parisiens ont dominé toute la rencontre, sans jamais parvenir à marquer ni à faire trembler une défense lorientaise bien en place.
Le PSG s’est présenté avec une attaque composée du Sud-Coréen Lee Kang-in, du Portugais Gonçalo Ramos et de l’Espagnol Marco Asensio, trois recrues qui ont eu du mal à trouver des espaces lors d’un siège quasi permanent de la surface lorientaise.
Possession de balle stérile
Luis Enrique a pu avoir un aperçu de ce qui l’attend au moins jusqu’à la fin du mois et le terme de la période des transferts. En titularisant d’entrée six joueurs débarqués cet été dans la capitale, l’Espagnol a d’ores et déjà essayé d’imprimer sa patte tactique basée sur la possession de balle à outrance (plus de 77 % à l’avantage des Parisiens). Une philosophie de jeu qui, sans accélération tranchante ni grande maîtrise technique, s’avère vite stérile, comme sa sélection espagnole l’avait tristement démontré lors de la dernière Coupe du monde en se faisant cueillir par le Maroc en huitième de finale.
Il y a eu ainsi très peu d’occasions à mettre à l’actif des Parisiens. Gonçalo Ramos a été assez discret devant le but, ne parvenant que très rarement à se mettre en position de frappe, hormis en début de rencontre (8e) et dans l’ultime quart d’heure (78e).
Lee Kang-in a aussi eu une belle opportunité après la pause mais il a complètement manqué sa reprise (47e), à l’image de son match où il a été vaillant mais peu efficace. Ce fut ensuite au tour de Fabian Ruiz de voir son tir repoussé à bout portant par le gardien lorientais Yvon Mvogo (77e).
L’ombre de Mbappé
A force de buter sur la défense bretonne, Paris aurait même pu se faire surprendre en retour, Laurent Abergel ayant trouvé le poteau extérieur de Gianluigi Donnarumma en fin de première période en récupérant un ballon après une mauvaise passe de Milan Skriniar à destination de Vitinha (41e).
« L’adversaire a défendu énormément, on a été meilleurs qu’eux mais on ne s’est pas créé assez d’occasions, a analysé Luis Enrique. Il a manqué un jeu sans ballon plus intense, du jeu en diagonale et dans l’intervalle et de l’efficacité. Mais on méritait de gagner. »
Ce mois d’août risque d’être très long pour le PSG, en attendant le dénouement du feuilleton Mbappé qui souhaite rester jusqu’à la fin de son contrat en 2024 sans le prolonger afin de partir libre, alors que la direction du club entend le transférer pour récupérer des indemnités.
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Le meilleur buteur du club était présent en tribunes, tout sourire aux côtés de la dernière recrue parisienne, Ousmane Dembélé. Mais son ombre a constamment plané sur la pelouse du Parc des Princes.
Le match d’après pour Marseille
Plus tôt dans l’après-midi, l’Olympique de Marseille, amorphe et loin du compte mercredi en Ligue des Champions, a affiché un meilleur visage pour battre Reims (2-1) même si les hommes de Marcelino ont manifestement encore beaucoup de travail.
Après une seule rencontre, perdue à Athènes contre le Panathinaïkos (1-0) en match aller des qualifications de C1, il y avait déjà de la pression sur l’OM. Le nouvel entraîneur marseillais − espagnol, lui aussi − avait très clairement parlé de « mauvais match » et avait annoncé des changements. Il y en a eu avec les titularisations de Vitinha, de Valentin Rongier, de Chancel Mbemba ou du jeune François-Régis Mughe.
Les Marseillais sont bien entrés dans le match, avec bien plus d’engagement et de rythme que mercredi en Grèce. Mais ils n’ont pas été récompensés de ces bonnes intentions, Reims ouvrant le score rapidement par le talentueux Junya Ito, qui reprenait de volée un ballon remis par Marshall Munetsi, sorti vainqueur de son duel aérien avec Jonathan Clauss (10e).
Vitinha en sauveur de l’OM
Assez logiquement, Marseille a vite égalisé, grâce à une très jolie frappe du droit d’Azzedine Ounahi (23e). Très animée, la première période s’est poursuivie avec un but annulé de chaque côté, pour Reims et Ito à cause d’un ballon passé en touche, et pour l’OM et Vitinha sur un léger hors-jeu.
Malgré la bonne entrée d’Ismaïla Sarr, le match est longtemps resté très équilibré et l’OM a créé peu de danger. Jusqu’à une action anodine : une touche, une passe « au petit bonheur la chance » de Sarr, et Vitinha qui a devancé Yunis Abdelhamid, distrait, pour trouver enfin la récompense de son très bon match (73e). Solide, Marseille a ensuite tenu jusqu’au bout, faisant parler la qualité de son banc avec les entrées d’Amine Harit, Jordan Veretout, Pierre-Eymerick Aubameyang ou Mattéo Guendouzi.
Plaidant le manque de temps et le besoin de travailler encore, Marcelino jugeait d’ailleurs vendredi que son équipe était encore « vraiment loin » du niveau auquel il l’imagine à terme. Elle n’y sera sans doute pas encore mardi pour accueillir le Panathinaïkos pour la manche retour. Mais l’OM abordera au moins ce match crucial pour la suite de sa saison avec un peu plus de sérénité et avec la confiance qu’offre la victoire du jour.