« Ils sont bêtes ! S’ils ne sifflent pas, je joue ! » Battu d’entrée par le Bulgare Gregor Dimitrov pour son entrée en lice dans le Masters 1000 de Paris-Bercy (3-6, 7-6, 6-7), Daniil Medvedev ne gardera pas un bon souvenir de cette défaite contre le 17e joueur mondial. Chahuté pendant une grande partie de la rencontre, le Russe a même adressé des doigts d’honneur au public parisien en rejoignant les vestiaires après sa déconvenue. Concernant ce mauvais geste, Medvedev a affirmé après le match qu’il avait simplement « regardé ses ongles ».
Mais les spectateurs parisiens parfois turbulents ne sont pas la seule explication de la défaite du joueur de 27 ans. Mercredi, Daniil Medvedev a été très inconstant au service, ce qui l’a rapidement conduit à la perte de la première manche (3-6). Après s’être bien repris dans le deuxième set, jusqu’à mener cinq jeux à deux, les vieux démons du troisième joueur mondial ont ressurgi. Frustré de ne pas empocher la manche aussi facilement qu’il l’imaginait – il n’a égalisé à une manche partout qu’au bout de sa septième balle de set –, le Russe a jeté sa raquette au sol. Un geste qui n’a pas plus aux spectateurs, qui se sont alors empressés de le siffler.
« Plus tu arrêtes, plus ça les énerve »
« Je ne joue pas comme ça ! Je n’ai rien fait pour qu’ils me sifflent », a alors dit Medvedev à l’arbitre, qui lui a répondu : « Tu dois aller jouer. Plus tu arrêtes [de jouer], plus ça les énerve, plus ils sifflent. » La discussion lui a finalement valu un avertissement pour dépassement de temps.
Dans une troisième manche indécise – où il a tout de même sauvé six balles de match –, le Russe s’est finalement incliné au tie-break (2-7) face à un Dimitrov très juste dans son jeu (seulement cinq fautes directes dans le troisième set).
En conférence de presse après le match, le Russe était toujours amer et remonté contre les spectateurs parisiens. « C’est le public à Bercy, tout le monde le sait, tout le monde n’aime pas jouer ici. Je jouais beaucoup mieux (…) quand il n’y avait personne », a-t-il dit, mentionnant sa victoire en 2020, dans une édition disputée à huis clos en raison de la pandémie de Covid-19. « Ici, avec moi, ça ne connecte pas. »
Le parcours de Medvedev s’arrête donc en 16es de finale, tout comme celui du deuxième joueur mondial, Carlos Alcaraz, défait (3-6, 4-6) de manière surprenante par Roman Safiullin (45e) sur le même court, mardi. La saison 2023 du Russe de 1,98 m reste tout de même sa meilleure depuis ses débuts sur le circuit professionnel, en 2014. Depuis janvier, il a remporté 64 matchs, dont cinq titres (Doha, Dubaï, Miami, Rome et Rotterdam).
Le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, fait, lui, son entrée en lice mercredi à partir de 16 h 30, face à l’Argentin Tomas Martin Etcheverry (31e). Déjà détenteur du record de titres à Bercy (6), le Serbe possède désormais une voie bien dégagée pour tenter d’en décrocher un septième.