On les avait presque oubliés. Samedi 23 septembre, la lutte au sommet et le chef-d’œuvre d’intensité offerts par les Sud-Africains et les Irlandais – vainqueurs 13 à 8 –, au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a concentré les regards et occulté la course aux quarts de finale dans le groupe B. Mais le lendemain, les Ecossais ont rappelé qu’il faudrait également compter sur eux. Rapides, puissants et disciplinés, Finn Russell et ses coéquipiers ont disposé sans trop de problèmes, et avec le point de bonus offensif, des Tonga (45-17), au stade de Nice.
Battus par les Springboks lors de leur entrée en lice, les joueurs du XV du Chardon savaient qu’ils n’avaient plus de joker dans ce Mondial, et qu’une hypothétique qualification pour la phase finale passerait à présent par un sans-faute lors de leurs trois derniers matchs de poule. « Cela ajoute de la motivation. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles se concentrer de toute façon, s’occuper des Tonga, s’occuper de nous…, confiait le troisième-ligne Rory Darge en conférence de presse, samedi. Cela suffit à nous occuper l’esprit. Si vous faites ça, il n’y a pas beaucoup de place pour penser à la pression supplémentaire. »
La première partie de la mission écossaise a été remplie avec sérieux ce dimanche. Et sans perdre de temps. Dès la deuxième minute de jeu, l’arrière Blair Kinghorn allait en effet aplatir dans l’en-but tongien en prenant de vitesse la défense. Si son essai a finalement été annulé pour un en-avant, les Ecossais ont récidivé trois minutes plus tard par une réalisation en force − et cette fois validée − du talonneur George Turner.
Duhan van der Merwe a rayonné
Bien lancée, la belle mécanique du XV du Chardon s’est quelque peu enrayée par la suite. Comme sur cet essai de l’ailier tongien Solomone Kata à la suite d’un magnifique mouvement collectif dans un petit espace (20e) ou sur la charge surpuissante terminant dans l’en-but du pilier bordelais Ben Tameifuna (44e). Mais les Ecossais n’ont jamais semblé en danger, grâce notamment à quatre essais inscrits en première période, leur ayant déjà assuré le point de bonus offensif au moment où les protagonistes de la rencontre rentraient faire une pause au vestiaire.
Parmi les flèches écossaises ayant trouvé la cible, l’ailier Duhan van der Merwe s’est particulièrement illustré. Dans tous les bons coups, il a signé le deuxième essai de son équipe le long de la ligne de touche (26e) et a constamment fait peser le danger sur l’arrière-garde des Ikale Tahi (« les Aigles de mer », en tongien). Son slalom et sa course au cœur de la défense auraient ainsi mérité meilleur sort, mais ses coéquipiers ne sont pas parvenus à concrétiser l’action de leur ailier (70e).
Son compteur débloqué au classement, le plus dur reste à présent à venir pour le XV du Chardon : défier l’Irlande, le 7 octobre, pour rêver à une qualification pour les quarts. Entre-temps, ils devront se défaire de la Roumanie, le 30 septembre. Les Tonga, eux, seront opposés à l’Afrique du Sud, le 1er octobre, puis à ces mêmes Roumains une semaine plus tard. S’ils ne sont pas encore mathématiquement éliminés, les joueurs du Pacifique n’ont pratiquement plus aucune chance de voir leur compétition se prolonger.
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