Par trois fois Lens a été mené en Ligue des champions. Par trois fois Lens est revenu. Mardi 24 octobre, au stade Bollaert-Delelis, contre le PSV Eindhoven, la partie était encore une fois bien mal engagée, mais les Sang et Or, comme à leur habitude, sont revenus à hauteur (1-1). Les Artésiens recevaient les Néerlandais avec l’étiquette de leader du groupe B, après leur victoire surprise contre Arsenal (2-1), mais l’équipe de Franck Haise a eu du mal à mettre l’intensité qu’on lui a déjà connue sur la scène européenne.
Suite à une première période pendant laquelle les deux clubs se sont rendus coup pour coup sans inscrire de but, il a fallu que les joueurs lensois reçoivent un électrochoc pour retrouver de la vigueur et une connexion avec leur public. Une frappe de Johan Bakayoko venue de nulle part, flottante et mal jugée par Brice Samba, qui a terminé dans le petit filet (55e).
Après quoi il a suffi de 10 minutes aux Sang et Or. Une énième montée de Przemysław Frankowski, intenable dans son couloir droit, un excellent centre et un geste subtil d’Elye Wahi. L’attaquant de 20 ans, déjà buteur contre les Gunners, a repris le ballon du bout du pied, d’un extérieur du pied peu académique mais diablement efficace, sur lequel Walter Benitez n’a rien pu faire (65e).
L’instinct de Franck Haise
Le buteur semblait pourtant destiné à être remplacé quelques instants plus tôt. Lors d’un triple changement à la 63e minute, le numéro 9 de l’attaquant est affiché comme sortant par le quatrième arbitre. L’entraîneur des Sang et Or, Franck Haise, intervient et demande à la place la sortie de Florian Sotoca. « Je dois sortir Elye, et puis… vous savez des fois le coach a des intuitions de dernière seconde », a expliqué le technicien, amusé.
Un but bienvenu, tant Lens avait toutes les peines du monde à se montrer menaçant à l’approche de la surface adverse. Les trois entrants à l’heure de jeu ne sont d’ailleurs pas étrangers au regain de forme lensois au moment de l’égalisation.
« On savait que le PSV était une belle équipe, a expliqué le défenseur Jonathan Gradit, après la rencontre, au micro de Canal+. Et en plus ils mènent au score, donc on savait qu’il fallait renverser les choses. C’est notre personnalité, il faut qu’on continue de jouer notre jeu. Forcément ça libère des espaces derrière, mais on joue notre va-tout. »
Une fin de match débridée
Jouer, c’est dans l’ADN des hommes de Franck Haise. Alors, une fois réveillés, les Sang et Or ont haussé le ton. Et son public, qui commence à prendre goût aux belles histoires européennes, alimentées par les réminiscences d’il y a une vingtaine d’années, aussi.
La pression a été intense sur le but du PSV, mais les occasions nettes peu nombreuses. Finalement, après une tête d’André Ramalho suite à coup franc néerlandais, qui aurait pu finir au fond des filets, Brice Samba et les siens ont compris qu’il était inutile de trop s’exposer. Et surtout qu’un match nul contre le premier du championnat néerlandais n’était pas un si mauvais résultat.
Lens compte désormais cinq points après trois matchs de Ligue des champions. La première place du groupe B est certes abandonnée au profit d’Arsenal, vainqueur du FC Séville (2-1), mais la situation reste agréablement surprenante. L’actuel 15e de Ligue 1 concurrence les Gunners pour la tête du groupe et laisse Séville et Eindhoven (2 points chacun) à distance raisonnable. Difficile de mieux résumer le contexte qu’avec les mots de Jonathan Gradit : « On peut se mettre à rêver. Il nous reste trois matchs à faire à fond. »