les tentatives infructueuses du Brésil au Conseil de sécurité de l’ONU

Malgré les efforts déployés, c’est une déception pour la diplomatie brésilienne et pour Luiz Inacio Lula da Silva. Alors que le Brésil assure la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, deux nouvelles résolutions au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas, présentées respectivement par la Russie et les Etats-Unis, ont été rejetées le 25 octobre.

Depuis les attaques du 7 octobre, le président brésilien a multiplié les initiatives. Malgré sa convalescence à la suite d’une opération à la hanche à la fin de septembre, il a saisi son téléphone pour joindre les présidents israélien, égyptien, iranien, russe et français, l’émir du Qatar, ainsi que des représentants des Etats-Unis, de pays arabes et de la Chine.

Le dirigeant de gauche a rapidement qualifié les attaques du Hamas de « terroristes » et exprimé sa solidarité à l’égard des victimes. Il plaide pour la libération des otages, et en particulier des enfants, la fin des bombardements israéliens et l’ouverture d’un corridor humanitaire à Gaza. « Il faut qu’il y ait un minimum d’humanité dans la folie de la guerre », lâchait-il le 11 octobre.

« Ce n’est pas une guerre, mais un génocide »

Constrastant avec son attitude dans le dossier ukrainien, où ses déclarations favorables à la Russie ont été critiquées, Lula a cette fois adopté « une position équilibrée, rassembleuse, dans la tradition diplomatique brésilienne », salue Hussein Kalout, professeur de géopolitique à Harvard. Outre le Conseil de sécurité, Brasilia préside aussi le G20, ainsi que le Mercosur. « Difficile de s’ériger en médiateur, mais cela lui donne quand même un peu de poids dans cette crise », confirme le chercheur.

Président de 2003 à 2011, Lula dispose d’une certaine maîtrise du dossier israélo-palestinien. En 2010, au faîte de sa popularité, il avait offert ses services comme médiateur. Le pays accueille la deuxième communauté juive d’Amérique latine, avec 120 000 membres, tandis que près de 15 millions de Brésiliens ont des origines arabes. Plus anecdotique : un quartier de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, porte le nom d’Al-Brazil, hommage à des casques bleus de l’ONU, stationnés là entre 1956 et 1967.

Plus crucial encore, trois Brésiliens ont trouvé la mort dans l’attaque du Hamas et plusieurs pourraient être retenus en otage. Brasilia compte donc faire entendre sa voix. Mauro Vieira, ministre des affaires étrangères, a coordonné le rapatriement de 1 400 Brésiliens vivant en Israël ou en Palestine, ainsi que l’acheminement de 40 purificateurs d’eau et près de 300 kg de médicaments à Gaza, où seraient piégés une trentaine de Brésiliens.

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