Le tracé de la course sur route hommes des Mondiaux 2023, 271 kilomètres entre Edimbourg et Glasgow, en Ecosse, a beaucoup fait parler avant le départ de l’épreuve, dimanche 6 août à 10 h 30 (heure de Paris).
Après 128 kilomètres plutôt classiques, la course risque de se décider sur un circuit de 14,3 kilomètres dans Glasgow, à parcourir dix fois. Celui-ci, tout en montées, descentes et courbes, est un tourniquet vertigineux, avec 48 virages par tour, soit 480 au total, sur un bitume granuleux, truffé de nids-de-poule rebouchés à la hâte. Avec autant de virages, les relances seront déterminantes.
Si la bosse de Montrose Street (200 mètres à 14 %), qui fait partie du circuit, est trop courte pour être vraiment sélective, « l’accumulation des efforts va rendre le final très difficile », estime le Néerlandais Mathieu Van der Poel, qui s’attend à « une course très dure, à l’usure ».
Le traceur « devait être bourré »
Le parcours de la course dimanche est si atypique et étonnant qu’il a suscité nombre de commentaires, amusés ou agacés, de la part des coureurs et des sélectionneurs.
« Pour un Grand Prix de Formule 1, il est fantastique, mais, pour une course cycliste, ce n’est pas ce que je préfère. Le type qui a dessiné ça avait peut-être trop traîné au pub », estime ainsi le Belge Remco Evenepoel, champion du monde sortant.
Dans la même veine, le puncheur français Benoît Cosnefroy estime que le traceur « devait être bourré ». « Même si le parcours correspond à mes qualités, il n’est pas digne d’un Championnat du monde. C’est fait pour un critérium au mieux », ajoute-t-il.
Le sprinteur tricolore Bryan Coquard trouve l’inspiration ailleurs pour expliquer les sensations qui attendent les coureurs : « Il ne faut pas être malade dans les manèges. A force de tourner, on va avoir envie de vomir à l’arrivée », s’esclaffe-t-il.
Plus sobrement, Thomas Voeckler, le sélectionneur des Bleus, estime que « ce circuit ne ressemble à aucun autre ». « On peut y perdre la tête, au propre comme au figuré », prévient-il.
Dans les colonnes du Soir, l’ancien champion du monde belge Philippe Gilbert pense que les coureurs « spécialistes du cyclo-cross seront les favoris, [car] ils prennent les virages plus vite que les autres. Ils ont une conduite naturelle qui leur fait gagner une seconde par ci, une seconde par là. » Parmi eux se trouvent Mathieu Van der Poel et le Belge Wout van Aert, huit titres de champion du monde dans les sous-bois à eux deux.