Et si le rugby était aussi simple qu’une offrande somptueuse de Marcus Smith à son coéquipier Henry Arundell, délicatement posée sur le pré sans même salir son maillot blanc ? Face au Chili, le XV de la Rose a semblé retrouver un visage séduisant après des mois à batailler contre ses propres doutes. Samedi 23 septembre, sur la pelouse du Stade Pierre-Mauroy, à Lille, l’Angleterre a réalisé un festival offensif, inscrivant pas moins de 11 essais (71-0).
Sauf scénario catastrophe, les hommes de Steve Borthwick se sont assurés avec cette victoire bonifiée de voir les quarts de finale, eux qui s’étaient déjà imposés contre l’Argentine (27-10) et le Japon (34-12) dans le groupe D.
Los Cóndores, nation la moins bien classée de ce Mondial, n’auront pas eu voix au chapitre ce samedi. Malgré une entame de match pleine d’envie, les Chiliens ont rapidement été dépassés par la puissance physique et athlétique des Anglais, démontrant un jeu à une passe très séduisant. Porté par leur force de percussion qui laissait exsangue la défense chilienne, le XV de la Rose a profité des espaces ouverts sur les extérieurs pour corriger leurs adversaires.
Henry Arundell s’offre un quintuplé
Le record du jour revient à Henry Arundell, futur pensionnaire du Racing 92. Le jeune arrière, 20 ans, a inscrit cinq essais au cours du match. Après avoir débloqué le compteur britannique à la vingtième minute sur une passe sautée de son capitaine, l’ouvreur Owen Farrell – de retour de suspension – il a de nouveau fait la différence dans le dos de la défense chilienne à quatre reprises (30e, 48e, 60e, 69e) pour devenir le troisième homme à réussir un quintuplé dans un match de Coupe du monde – le record étant détenu par le Néo-Zélandais Marc Ellis, auteur d’un sextuplé en 1995.
Théo Dan (24e, 45e), Bevan Rodd (35e), Marcus Smith (40e, 77e) et Jack Willis (80e) y sont aussi allés de leur essai, gagnant leurs duels et leurs percussions jusqu’à la ligne. Seules 34 minutes auront été nécessaires aux Anglais pour empocher le bonus offensif. Redoutables par leur force collective, ils sont systématiquement passés devant le porteur de balle, faisant de chaque ballon porté un calvaire pour les Sud-américains.
Malgré quelques ballons qui ont provoqué les Anglais, les Chiliens ont indéniablement été dépassés dans tous les secteurs de jeu. En première période, les hommes de Steve Borthwick affichaient déjà 70 % de possession. Los Cóndores pourront néanmoins regretter deux touches manquées qui auraient pu leur permettre d’ouvrir le score.
Le retour d’Owen Farrell
Ce samedi, l’évènement dans l’évènement était aussi le retour d’Owen Farrell. Malgré un peu d’imprécision face aux perches (trois transformations manquées), « Faz » a réintégré avec succès sa place d’ouvreur du XV de la Rose, après six semaines de suspension qui ont suivi son carton rouge contre le Pays de Galles, le 12 août.
Si le dernier Tournoi des six nations avait mis à jour les faiblesses anglaises, il a cette fois voulu montrer son rôle de charnière, lui qui se retrouve désormais challengé par George Ford – redoutable face à l’Argentine – et Marcus Smith, titularisé pour la première fois du Mondial comme arrière et auteur de deux essais.
Le demi d’ouverture des Saracens peut toutefois s’appuyer sur son expérience pour revendiquer sa place de numéro 10 et de capitaine : avec 16 points inscrits lors de ce match, Owen Farrell n’est plus qu’à une unité du record de Jonny Wilkinson, le joueur ayant inscrit le plus de points pour l’Angleterre (1 179 points).
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