Le candidat à la présidentielle en Equateur Fernando Villavicencio, deuxième dans les sondages, a été assassiné par balles à la fin d’un meeting électoral mercredi 9 août au soir à Quito, a annoncé le président équatorien Guillermo Lasso.
M. Villavicencio, un centriste de 59 ans, journaliste de profession, était l’un des huit candidats au premier tour de la présidentielle prévu le 20 août. Il a été tué alors qu’il sortait d’une salle de spectacle dans le nord de la capitale, après un meeting de campagne.
Le parquet a fait état de « neuf blessés, dont une candidate à l’Assemblée, et deux policiers », en plus de la mort de l’un des assaillants, abattu par la sécurité.
Selon les derniers sondages, Fernando Villavicencio se classait deuxième en intentions de vote avec environ 13 % selon l’institut Cedatos, derrière l’avocate Luisa Gonzalez (26,6 %), proche de l’ex-président de gauche Rafael Correa.
« Je suis indigné et choqué par l’assassinat du candidat à la présidence Fernando Villavicencio », a écrit le président Lasso sur X, nouveau nom du réseau social Twitter. « Je vous assure que ce crime ne restera pas impuni », a-t-il promis. « Le crime organisé est allé très loin, mais tout le poids de la loi s’abattra sur lui », a-t-il ajouté. M. Lasso a convoqué en urgence dans la soirée une réunion des hauts responsables de la sécurité.
Ces dernières années, l’Equateur est confronté à une vague de violence liée au trafic de drogue qui, en plein processus électoral, a déjà entraîné la mort d’un maire et d’un candidat au Parlement. En amont des élections locales de février, deux candidats au poste de maire avaient été assassinés.
La présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint, avait en outre indiqué mercredi que plusieurs membres de cette autorité chargée de superviser le scrutin avaient reçu des menaces de mort. Le nombre d’homicides pour 100 000 habitants s’est établi à 25 en 2022 dans le pays, presque le double par rapport à 2021.
« Méthode sicario »
Le principal journal, El Universo, a affirmé que M. Villavicencio, ancien journaliste de cette publication, avait été assassiné « selon la méthode des sicarios [tueurs à gages], avec trois balles dans la tête ». Selon ce même média, la fusillade a aussi fait un nombre indéterminé de blessés.
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Le médecin Carlos Figueroa, un ami de la victime présent sur les lieux au moment de l’assassinat, a indiqué à la presse qu’il avait entendu une trentaine de coups de feu. La police a déclenché une explosion contrôlée sur le site de l’attentat, où une bombe semblait avoir été posée.
« Un suspect, qui avait été blessé lors d’une fusillade avec le personnel de sécurité, a été appréhendé et transporté, gravement blessé, à l’unité [du procureur général] de Quito. Une ambulance des pompiers a confirmé son décès », a annoncé le bureau du procureur général.
La semaine précédente, M. Villavicencio avait fait état de menaces contre lui et son équipe de campagne, prétendument adressées par le chef d’une bande criminelle liée au narcotrafic actuellement en prison. « Malgré les nouvelles menaces, nous continuerons de lutter pour les braves gens de notre #Equateur », avait alors écrit l’ex-député sur X, précisant avoir reçu une « menace gravissime » de « alias Fito », leader de la bande « Los Choneros ».
Quand il était le président de la commission en charge de la Fiscalité à l’Assemblée dissoute par M. Lasso en mai, Fernando Villavicencio dénonçait régulièrement des cas de corruption, comme il en avait l’habitude au cours de sa carrière de journaliste.