Au Mondial de cricket en Inde, les Pays-Bas amènent un peu d’ouverture à un sport « so Commonwealth »

Au Mondial de cricket en Inde, les Pays-Bas amènent un peu d’ouverture à un sport « so Commonwealth »

Il n’y a pas que le rugby qui fait vibrer Anglais, Australiens, Néo-Zélandais ou Sud-Africains. Depuis le 5 octobre, une autre Coupe du monde, celle de cricket, passionne les supporteurs, comme ceux d’autres nations du Commonwealth, à l’instar de l’Inde ou du Pakistan, qui ne cultivent aucun intérêt pour le ballon ovale. La compétition, organisée en Inde, se déroule en deux phases : jusqu’au 12 novembre, toutes les équipes engagées s’affrontent, avant que les quatre meilleures formations rallient les demi-finales. La finale est programmée le 19 novembre.

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Sur les dix pays qualifiés, seuls deux ne font pas partie du Commonwealth : l’Afghanistan et les Pays-Bas. Les Néerlandais ont une particularité supplémentaire puisqu’ils sont les seuls à ne pas faire partie des douze membres à part entière de l’ICC, le très vénérable International Cricket Council, l’instance dirigeante de la discipline.

Ils doivent leur présence au Mondial – le 5e de leur histoire – à leur deuxième place lors du Trophée ICC, en juillet, au Zimbabwe. La performance est d’autant plus remarquable qu’à cette occasion, trois membres à part entière de l’ICC ont échoué à se qualifier : l’Irlande, les Indes occidentales (West Indies, sorte de sélection caribéenne) et le pays hôte.

Que l’on ne s’y trompe pas : la pratique du cricket n’a rien d’une lubie aux Pays-Bas. Son implantation remonte à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, avec le passage des soldats britanniques lors des guerres napoléoniennes. « Il était plus populaire que le football jusqu’à la fin du XIXe siècle, avant que celui-ci ne devienne numéro un, rappelle Roland Lefebvre, ancien grand joueur néerlandais, désormais manageur de la haute performance de sa fédération nationale. Le premier club a été créé en 1875. Aujourd’hui, on en compte 45, surtout dans les grandes villes de l’ouest du pays comme Amsterdam, Rotterdam, La Haye ou Utrecht. »

La proximité de certaines anciennes colonies néerlandaises avec les anciennes colonies britanniques dans les Caraïbes a également favorisé l’essaimage de ce sport de batte au pays des tulipes. « Le Suriname est par exemple juste à côté du Guyana. Saint-Martin est au cœur des West Indies, rappelle M. Lefebvre. On a un joueur, Daniel Doram, qui est originaire de Saint-Martin, même s’il n’est pas présent à cette Coupe du monde. »

Malgré son statut de 14e nation au classement mondial de l’ICC, les Pays-Bas ne comptent que 6 000 joueurs de cricket et ne possèdent aucun stade dédié. Lorsqu’ils ont la chance de recevoir parfois de grandes nations, la fédération construit des enceintes temporaires, « de 3 500 places contre le Pakistan ou de 7 500 places face à l’Angleterre ». « C’est un rêve de bâtir un stade, mais ce n’est pas nécessaire pour le moment, explique Roland Lefebvre. Quand vous n’êtes pas membre à part entière [du conseil], vous ne jouez pas assez souvent de tests internationaux par saison. Cela ne serait pas viable financièrement. »

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By Eduardo Carmona

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