Il n’est pas dans les habitudes de la Maison Blanche d’improviser des déplacements présidentiels à l’étranger. Encore moins dans une zone de guerre. C’est pourtant ce qu’a décidé Joe Biden, à la suite de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas en Israël, le 7 octobre, lors de laquelle au moins 1 400 personnes ont été tuées.
Le président américain effectuera, mercredi 18 octobre, une visite éclair dans ce pays toujours soumis aux roquettes du Hamas et sur le point de déclencher une invasion terrestre dans la bande de Gaza, après une campagne de bombardements intensifs qui ont coûté la vie à 2 750 Palestiniens.
Outre les risques sécuritaires exceptionnels inhérents à un tel déplacement, qui vont donner des sueurs froides aux services secrets chargés de sa protection, Joe Biden engage la crédibilité américaine dans une crise majeure, susceptible de devenir un conflit régional. Son objectif est double : dissuader les autres ennemis d’Israël – l’Iran et le Hezbollah pro-iranien – d’intervenir et soulager un peu les souffrances des civils à Gaza, en obtenant l’acheminement de l’aide humanitaire au sein de l’enclave.
La Maison Blanche a confirmé dans la soirée de lundi cette visite en Israël, mais aussi en Jordanie. A Tel-Aviv, le président américain compte recueillir les dernières informations sur « la stratégie et le rythme » des opérations militaires israéliennes, a précisé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Un entretien bilatéral avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, est notamment prévu.
Joe Biden compte aussi discuter du statut des otages aux mains du Hamas, ainsi que du sort de « plusieurs centaines d’Américains » binationaux pour l’heure incapables de sortir de la bande de Gaza. « On ne dicte pas les termes ou les directions opérationnelles aux Israéliens », a expliqué le responsable, refusant de dire formellement si le début de l’opération terrestre était reporté jusqu’au départ du président des Etats-Unis.
Après Tel-Aviv, un mini-sommet en Jordanie
Le même jour, Joe Biden se rendra en Jordanie, où il rencontrera le roi Abdallah II, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi. Le sujet principal de ce mini-sommet devrait être la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza.
Dans ses propos, John Kirby a confirmé en creux l’inflexion constatée chez les responsables américains depuis le week-end, avec une attention plus grande, sous la pression des dirigeants arabes, portée au sort des civils gazaouis. « On ne veut pas voir de souffrances civiles supplémentaires », a déclaré M. Kirby, qui a fait mention à nouveau du droit humanitaire international, s’appliquant dans un conflit. « Des civils innocents sont des civils innocents, a-t-il ajouté, et peu importe de quel côté de la ligne ils vivent, comment ils s’appellent ou comment ils prient, ils ne méritent pas d’être les victimes d’un conflit armé. Comme je l’ai déjà dit, le nombre approprié de victimes civiles est zéro. »
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