La Chine ne pouvait pas rester sans réaction face à la visite aux Etats-Unis de William Lai, le vice-président de Taïwan, territoire insulaire revendiqué par Pékin.
« La Chine suit de près l’évolution de la situation et prendra des mesures fermes et énergiques pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a fait savoir dans un communiqué, dimanche 13 août, un porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois.
La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise, en 1949. Elle dit privilégier une « réunification pacifique » avec le territoire, aujourd’hui gouverné par un système démocratique, mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire pour y parvenir.
William Lai a publié, dimanche, sur X (nouveau nom de Twitter) une photo de lui, avec un message où il dit être arrivé à New York. Officiellement, selon Taïwan, il doit simplement « transiter » par les Etats-Unis − comme la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, au début d’avril − avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’entrée en fonction du nouveau président, Santiago Peña. Le Paraguay est l’un des derniers pays à reconnaître officiellement Taipei. M. Lai doit faire étape à New York à l’aller, puis à San Francisco au retour.
« Connivence »
La Chine est mécontente du rapprochement depuis ces dernières années des autorités taïwanaises avec certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale, car ces rencontres apportent une forme de légitimité aux autorités taïwanaises.
« La Chine s’oppose fermement à toute forme de contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan et s’oppose fermement au fait que des séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan puissent se rendre aux Etats-Unis », a affirmé le ministère des affaires étrangères chinois. « Washington et Taipei, de connivence, autorisent William Lai à exercer des activités politiques aux Etats-Unis sous le prétexte d’un transit », ce qui « porte gravement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine », a-t-il souligné.
William Lai est candidat à la succession de l’actuelle présidente, Tsai Ing-wen. Issus tous les deux d’un parti qui milite traditionnellement pour l’indépendance, ils sont à ce titre régulièrement vilipendés par Pékin.
L’armée chinoise avait organisé en avril des manœuvres de trois jours autour de l’île, en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre des représentants américaine, le républicain Kevin McCarthy, et Mme Tsai.