les sénateurs s’inquiètent des « risques qui pèsent » sur la livraison de certains ouvrages olympiques

les sénateurs s’inquiètent des « risques qui pèsent » sur la livraison de certains ouvrages olympiques

La commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat a réservé, mardi 17 octobre, son vote sur les crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative. Motif : elle espère, avant de se prononcer, disposer d’éléments plus précis sur le coût global des Jeux olympiques et paralympiques pour les finances publiques et sur la tenue du calendrier des chantiers olympiques.

Sur ce dernier point, « des risques pèsent sur le calendrier de livraison des ouvrages olympiques », a relevé Eric Jeansannetas (Parti socialiste), rapporteur spécial de la mission sur ces crédits.

Tout en rappelant qu’en 2022 « les documents budgétaires indiquaient que “l’essentiel des équipements auront été réceptionnés pour 2023, dont les plus importants l’Arena Porte de La Chapelle, le Stade de France rénové, le stade Yves-du-Manoir [à Colombes] et la marina de Marseille” », il a souligné que la livraison « de tous ces équipements, à l’exception du stade Yves-du-Manoir, a été repoussée à 2024 ».

Aux yeux du sénateur « ce n’est pas rassurant », car la livraison des ouvrages suppose qu’il y ait « un temps suffisant pour la mise à disposition » de ces équipements au Comité d’organisation des Jeux (Cojop), « au risque que cela se traduise sinon par des surcoûts pour ce dernier ».

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Le Grand Palais, la « plus grande inquiétude »

Dans un rapport sur les Jeux, remis au Parlement en juillet, la Cour des comptes avait souligné que des retards existaient pour les chantiers du village des athlètes, du village des médias, de l’Arena Porte de La Chapelle, et faisaient l’objet d’optimisation de plannings et de mesures d’extension des horaires et d’augmentation des effectifs pour les résorber.

« S’ils devaient persister, les dates de réception de ces ouvrages pourraient être décalées de quelques semaines, limitant d’autant la période de levée de réserves avant leur mise à la disposition du Cojop et la réalisation par ce dernier des aménagements temporaires », avait prévenu la Cour des comptes. Elle n’avait toutefois « pas identifié de risque opérationnel majeur » pour la livraison de ces ouvrages : « Tous les ouvrages devraient être prêts pour le début de la manifestation. »

La « plus grande inquiétude », selon Jeansannetas, concerne les travaux du Grand Palais, à Paris, qui accueillera les compétitions d’escrime et de taekwondo : « Ils accusent des retards significatifs. L’administration assure cependant que l’ensemble des ouvrages devraient être livrés avant le début des jeux. »

Dans son rapport, en juillet, la Cour des comptes avait expliqué que « la trajectoire du chantier du Grand Palais est actuellement considérée comme critique ». Elle avait souligné que, sur le plan budgétaire, il existait « un risque de dépassement de l’enveloppe, estimé à près de 9 millions d’euros » et que la réception des travaux, initialement prévue à la fin de février 2024, avait été repoussée à la fin de mars ou au début d’avril 2024.

« Incertitudes regrettables » sur les coûts de sécurité et des transports

L’autre sujet de « blocage », dans l’immédiat, pour la commission de la culture du Sénat, concerne l’absence d’un chiffrage global du coût des Jeux, au-delà des budgets de la Solideo (la société chargée des chantiers) et du Cojop, et les incertitudes sur un certain nombre de dépenses concernant les finances publiques.

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M. Jeansannetas les a listées : « Le coût total de la sécurité des Jeux n’est pas connu », alors qu’« il est vraisemblable que l’Etat soit amené à mobiliser des forces de sécurité intérieure, les réserves opérationnelles de la police et de la gendarmerie, ainsi que des militaires. Les coûts globaux relatifs aux transports ne sont pas connus non plus. Une recension complète de l’impact sur le budget de l’Etat des exonérations fiscales consenties aux Jeux n’a pas non plus été encore établie ».

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« Ces incertitudes sont regrettables, alors que nous arrivons dans la dernière ligne droite de la préparation des Jeux », considère M. Jeansannetas, qui dit espérer qu’« elles seront levées rapidement », notamment à la lumière des auditions qui doivent être menées par les sénateurs en novembre. En attendant la commission de la culture l’a suivi dans sa recommandation de mettre en réserve le vote des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative.

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By Eduardo Carmona

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