Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani. Lors du dernier match de l’équipe de France (victoire 1-0 contre la Grèce), le 19 juin, ces trois-là ont formé – brièvement, au gré des changements du sélectionneur Didier Deschamps – la ligne d’attaque des Bleus. Trois joueurs de classe mondiale désormais réunis sous les couleurs du Paris Saint-Germain (PSG).
Cet été, le club champion de France du chamboule-tout s’est séparé de ses stars Neymar et Lionel Messi. Au rayon des arrivées figurent donc Ousmane Dembélé, 26 ans, débarqué en provenance du FC Barcelone contre 50 millions d’euros, et Randal Kolo Muani, 24 ans, recruté, pour un contrat de cinq ans, contre un montant encore plus onéreux – le transfert serait de 75 millions d’euros plus 15 millions d’euros de bonus, selon L’Equipe – à l’Eintracht Francfort, à l’issue d’une dernière journée du mercato mouvementée. Son départ du club allemand est resté incertain jusqu’en début de soirée et a même semblé très compromis passé 18 heures, moment de la fermeture officielle du mercato outre-Rhin.
Pour l’attaquant polyvalent, c’est un retour aux sources. Il est originaire de la banlieue parisienne, l’un des plus grands viviers de talents sur la planète football. De Nantes à Francfort, en passant par la Coupe du monde au Qatar, le Francilien a connu, ces dernières années, une ascension fulgurante. Mais le décollage a été tardif.
Eté 2016. Surclassé en équipe de France, Kylian Mbappé remporte à 17 ans le championnat d’Europe des moins de 19 ans. Au même âge et à la même période, Randal Kolo Muani se demande s’il va signer un jour un contrat professionnel. Né à Paris, le premier a grandi à Bondy (Seine-Saint-Denis). Né à Bondy, le deuxième a vécu toute sa jeunesse dans une autre commune du département, à Villepinte. L’un a tracé une ligne droite vers le plus haut niveau depuis ses années de préformation à Clairefontaine (Yvelines), l’autre a emprunté des chemins tortueux, passant sous les radars des clubs professionnels.
Un « gamin respectueux » et « souriant »
« C’est l’histoire d’un gamin qui a compris sur le tard que footballeur professionnel est un métier », retrace Matthieu Bideau, responsable du recrutement du centre de formation du FC Nantes, où Randal Kolo Muani a d’abord paraphé un contrat aspirant en janvier 2016, avant d’intégrer plus tard le groupe pro et de faire son trou en Ligue 1 lors de la saison 2020-2021.
Benjamin d’une fratrie de cinq enfants, il a été élevé dans une famille d’origine congolaise, issue de la classe moyenne. Aux Mousseaux, alias les Arcades, il habitait dans l’un de ces pavillons à la façade crème noircie par la pollution. Un quartier de Villepinte séparé du stade Georges-Pollet – où il a enfilé ses premiers maillots jaune et bleu – par les six voies de l’autoroute A104.
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