Depuis son arrivée dans le calendrier tennistique en 1969, Bercy est devenu un rendez-vous à part de la fin de saison. Et pas seulement car les protagonistes du circuit y chassent un trophée en forme d’arbre, du plus bel effet au-dessus de la cheminée du vainqueur. Dans le 12e arrondissement parisien, une bonne partie des stars de la petite balle jaune sont surtout à la poursuite d’une autre proie : une qualification pour le Masters, désormais intitulés ATP Finals. Créé en 1970, ce tournoi boucle la saison tennistique en mettant aux prises les huit meilleurs joueurs de la saison. « Il n’y a pas mieux, c’est le tournoi ultime », résume Richard Gasquet, qui sait de quoi il parle pour y avoir participé deux fois (2007 et 2013).
Au coup d’envoi de l’ultime Masters 1000 (la catégorie la plus prestigieuse du circuit ATP après les Grands Chelems) de la saison, cinq joueurs sont déjà certains de participer au « Tournoi des maîtres » : Novak Djokovic (1er), Carlos Alcaraz (2e), Daniil Medvedev (3e), Jannik Sinner (4e) et Andrey Rublev (5e). Et les candidats pour les rejoindre à Turin – où se tiennent les ATP Finals depuis 2021 –, du 12 au 19 novembre, sont nombreux. Problème, la bagarre attendue entre les derniers prétendants au voyage en Italie s’est transformée en chausse-trape géante dans sa dernière ligne droite, les outsiders du circuit s’illustrant plus par des sorties de route précoces à chaque tournoi que par leurs exploits.
Résultat, l’habituel feu d’artifice de fin de saison a du mal à démarrer, d’autant que l’attention et les titres majeurs ont été phagocytés par deux hommes en 2023 : Novak Djokovic et Carlos Alcaraz. Le premier n’a été privé du carton plein en Grand Chelem que par un exploit du second à Wimbledon. « Plus que la course à l’ATP Finals, les gens se sont surtout intéressés aux records de Djokovic », confirme Arnaud Clément. Pour l’ex-10e mondial, « la quête de la qualification devient excitante quand les principaux challengers s’affrontent ». Or, ces duels se sont faits rares ces derniers temps, quand ceux entre le Serbe et l’Espagnol donnent systématiquement lieu à un combat homérique.
Bercy à la recherche d’une surprise
Ces joutes en haut de l’échiquier mondial, Stefanos Tsitsipas (6e), Alexander Zverev (7e) ou encore Casper Ruud (8e) rêveraient sans doute d’y participer. Mais, alors qu’ils ont tous caressé de près le rêve d’un titre en Grand Chelem – voire de la première place mondiale –, les trois hommes sont redescendus d’un étage et se retrouvent à courir après l’une des dernières places pour le Masters. « On a le sentiment qu’ils auraient dû se qualifier plus facilement, il y a pas mal d’incertitudes sur ces joueurs », considère Arnaud Clément.
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