En coulisse, les négociations entre Washington et Caracas duraient depuis des mois. Mercredi 18 octobre, le gouvernement de Joe Biden a annoncé la levée partielle des sanctions qui pèsent sur le Venezuela. La veille, le gouvernement de Nicolas Maduro et l’opposition vénézuélienne annonçaient être arrivés à un accord en vue de la prochaine élection présidentielle. Elle se tiendra au deuxième semestre 2024 avec, entre autres garanties, la présence d’observateurs internationaux. Le texte de l’accord a été signé dans l’île caribéenne de la Barbade.
La levée des sanctions américaines, pour six mois renouvelables, est immédiate. Le Venezuela peut vendre du pétrole, du gaz et de l’or. Les échanges de dette et de bons souverains vénézuéliens sont à nouveau autorisés. Le communiqué du sous-secrétaire américain au Trésor, Brian Nelson, précise que la décision de Washington récompense « les développements démocratiques » au Venezuela. Ils restent fragiles, de l’avis des opposants vénézuéliens.
« Une nouvelle ère s’ouvre pour le Venezuela, s’est pour sa part félicité le président Maduro mercredi soir à la télévision. Nous sommes prêts pour une nouvelle ère de respect, d’égalité et de progrès avec les Etats-Unis. » La levée des sanctions n’est encore que partielle. Les avoirs vénézuéliens aux Etats-Unis restent gelés. Et les sanctions individuelles – contre Nicolas Maduro lui-même et des dizaines de ses hauts fonctionnaires – sont toujours en en vigueur.
Les électeurs d’opposition sont divisés. Certains s’inquiètent de voir Washington apporter une bouffée d’oxygène à un régime qu’ils haïssent. La majorité se réjouit de voir enfin lever ces sanctions douloureuses pour la population, et inutiles : Nicolas Maduro est toujours aux manettes alors qu’elles sont en vigueur depuis 2019.
Candidats frappés d’inéligibilité
Engagées en 2021 au Mexique sous les auspices de la Norvège, les négociations entre le gouvernement vénézuélien et l’opposition ont été – officiellement – interrompues pendant des mois avant de reprendre à la Barbade. Elles aussi divisent l’opposition. « Depuis deux ans, nous essayons de trouver un terrain d’entente, a déclaré Gerardo Blyde, le chef de la délégation d’opposition. Aujourd’hui nous pouvons confirmer qu’un premier pas a été fait et que nous avons obtenu une feuille de route électorale et des garanties qui rendent possible un changement politique. » Mais le scepticisme est de mise parmi les électeurs d’opposition.
A court terme, l’élection primaire qui doit se tenir dimanche accapare l’attention : les principaux partis d’opposition doivent en effet choisir un candidat ou une candidate d’union pour affronter Nicolas Maduro à l’élection présidentielle. La question de savoir si Maria Corina Machado pourra se présenter est posée. Grande favorite des sondages, Mme Machado est frappée d’inéligibilité. L’ex-candidat Henrique Capriles, lui aussi frappé d’inéligibilité, a retiré sa candidature dimanche 9 octobre.
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