des Anglais chanceux marquent quatre essais à des Japonais maladroits

des Anglais chanceux marquent quatre essais à des Japonais maladroits

Les hommes de Steve Borthwick n’ont pas fait le déplacement sur la bien nommée Promenade des Anglais pour rien. Le 17 septembre, le XV de la Rose est reparti de Nice avec une nette victoire (34-12) face au Japon, avec le point du bonus offensif en prime.

Avec neuf points, l’Angleterre prend la tête de la poule D, avant d’affronter le Chili et les Samoa, les deux équipes a priori les plus faibles du groupe.

Dans cette partie longtemps équilibrée, le jeu a été haché par de nombreux en-avant des deux côtés. Les Japonais ont été courageux, bien organisés, mais trop maladroits pour espérer mieux. S’ils ont, par moments, réussi à emballer le match, ils ont laissé échapper un nombre incalculable de ballons.

Quant aux Anglais, ils peuvent remercier leur ouvreur George Ford, auteur de deux pénalités et de quatre transformations (14 points) et d’un match plein. Ses nombreuses chandelles, qui se sont élevées très haut dans le ciel provençal, ont permis à son équipe de jouer le plus souvent dans le camp nippon.

Ford, le Lucky Luke de Sale

Déjà auteur de trois drops contre l’Argentine le samedi 9 septembre, le Lucky Luke de Sale a récidivé. Contrairement à ce qui s’était passé à Marseille, tous les supporteurs anglais ont, cette fois, pu entrer dans le stade à temps pour le coup d’envoi. Les organisateurs de la Coupe du monde ont su rectifier le tir après les incidents observés à l’entrée du Vélodrome la semaine dernière, dont la presse britannique a fait ses choux gras.

George Ford ne doit sa présence sur le terrain qu’à la suspension pour jeu dangereux du capitaine anglais, Owen Farrell, pour les deux premiers matchs du Mondial. Mais beaucoup d’observateurs britanniques le verraient bien prolonger son intérim au poste de meneur de jeu du XV à la Rose. A ce rythme, ils vont bientôt devoir lui ériger une statue.

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Pour le reste, les Anglais ont livré une copie insipide. La déception vient surtout de leurs avants, qui étaient censés dominer nettement le pack japonais, le point faible des « Cherry Blossoms » (les Fleurs de cerisier, leur emblème). Contre le Chili une semaine plus tôt, les Nippons avaient manqué 28 placages, un record. Allaient-ils pouvoir rivaliser avec des joueurs du calibre de Maro Itoje, de Courtney Lawes et de Billy Vunipola, de retour de suspension ?

Finalement, le pack japonais a souffert, mais il n’a pas plié. Les rares mauls tentés par les Anglais ont été le plus souvent infructueux, et ils ont dû s’en remettre à la botte de leur ouvreur pour gagner du terrain.

Des Japonais à l’accent néo-zélandais

Il est vrai que les Japonais ont fait appel ces dernières années à de nombreux avants néo-zélandais pour renforcer leur pack. Présents ce soir sur la pelouse, les troisièmes lignes Amato Fakatawa (1,95 m, 118 kg) et Michael Leitch (1,90 m, 113 kg), ainsi que le deuxième ligne Warner Dearns (2,02 m, 122 kg), auraient pu jouer pour les All Blacks.

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En matière de rugby, les échanges sont nombreux entre le Pays du nuage blanc et celui du Soleil levant. Le sélectionneur de l’équipe nippone, Jamie Joseph, est d’ailleurs d’origine maorie. Mais il est peu probable que des All Blacks laissent un jour échapper autant de ballons que leurs homologues japonais ce soir.

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Le début du match a été plutôt emballant, avec des Japonais qui ont tenté crânement leur chance. Quand ils ont réussi à écarter les ballons vers les ailes, ils ont mis en difficulté les Anglais. S’ils ont dû attendre la 7ᵉ minute pour s’aventurer dans le camp adverse, les « Brave Blossoms » (les fleurs courageuses, leur autre surnom) y ont campé pendant vingt minutes, le temps de récolter deux pénalités et de passer devant au score (3-6).

Suite à un cafouillage japonais près de leur ligne d’en-but, le troisième ligne Lewis Ludlam a cependant inscrit un essai chanceux à la 23ᵉ minute, ce qui a permis aux Anglais de repasser devant au score. Fébriles, ces derniers se sont montrés indisciplinés, au point de se voir refuser deux touches. Malgré tout, le XV à la Rose parvenait à rentrer aux vestiaires avec quatre points d’avance (13-9).

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En seconde période, les Anglais ont poursuivi leur jeu de gagne-terrain à base de chandelles. Sans imagination, le XV de la Rose s’en est aussi remis, de nouveau, à la chance. A la 55ᵉ minute, il a fallu un essai gag pour qu’il creuse enfin l’écart (20-12), le ballon rebondissant sur le crâne de Joe Marler, faisant croire à un en-avant, – ce que la vidéo a finalement démenti –, avant que Courtney Lawes n’aplatisse entre les poteaux.

« Marge de progression »

A la 65ᵉ minute, le sort de la rencontre basculait définitivement : sur une belle passe au pied de George Ford, l’arrière Freddie Steward aplatissait en bout de ligne sans opposition. La digue japonaise avait cédé et les Anglais allaient s’engouffrer dans la brèche, inscrivant un quatrième essai à la dernière minute par Joe Marchant.

« On a réussi à marquer quatre essais, a tenté de positiver Steve Borthwick après le match. Notre jeu offensif va continuer à s’améliorer. Certaines équipes ont eu quatre ans, voire plus, pour mettre leur jeu en place. On a eu quatre mois. On a encore une grosse marge de progression, cette équipe va continuer de grandir. »

Dans la poule D, l’Angleterre a fait le plus dur et va pouvoir faire tourner son effectif le 23 septembre contre le Chili au stade Pierre-Mauroy de Lille, avant de se mesurer aux Samoa le 7 octobre dans cette même enceinte, où elle sera probablement comme à la maison. Le Japon, lui, a rendez-vous avec les Samoa le 28 septembre au Stadium de Toulouse, puis le 8 octobre avec l’Argentine au stade de la Beaujoire, à Nantes.

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By Eduardo Carmona

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