L’Afrique, nouveau terrain de jeu du basket américain

Retrouvez tous les épisodes de la série « Planète NBA » ici.

Dix-sept ans. Une confiance en soi déroutante. Une maturité à la hauteur de ses 2,11 mètres. Et une carrière qui frappe de plus en plus fort à la porte de sa chambre. Ulrich Kamka Chomche a une obsession : conquérir la NBA. Il ne plaisante pas, habité comme jamais par ce désir ultime de transpirer pour le plus prestigieux championnat de basketball au monde. « Je veux devenir la prochaine référence. Inspirer les enfants », lance, au bord d’un parquet lumineux, l’adolescent, qui ponctue sa phrase par « la vie », autre façon de dire « je te jure ».

Depuis cinq ans déjà, ce jeune Camerounais est pensionnaire de la NBA Academy Africa à Saly, station balnéaire située à plus d’une heure au sud de Dakar. C’est dans ce coin du Sénégal que la ligue américaine a établi, en 2017, son premier centre de formation d’Afrique en louant une partie de l’institut Diambars, structure formant l’élite du football du pays.

Ce domaine de 15 hectares à quelques minutes de la plage est une « île » entourée de barbelés. A l’intérieur des murs, palmiers, piscine, classes, réfectoire, dortoir et un immense gymnase, hors norme pour cette partie du monde. Sous ce dôme climatisé, le logo bleu-blanc-rouge de la NBA se dédouble presque à l’infini, floqué sur les murs, sur les deux parquets qui viennent des Etats-Unis, sur les ballons Wilson ou encore sur les maillots d’entraînement.

Accent « made in USA »

Ici, ce n’est pas l’Amérique mais presque. On se parle en anglais avec l’accent « made in USA », à l’instar de Roland Houston, le directeur technique du centre, originaire de Philadelphie, faisant passer le français ou le wolof pour des langues étrangères. « Chez nous, c’est 100 % culture américaine », atteste le Sénégalais Sidy Sall, un des sept entraîneurs.

Ce trentenaire originaire de Kaolack, qui a étudié dans le Tennessee avant de jouer pro en Bolivie ou au Bahreïn, ajoute : « Les jeunes n’ont plus besoin de quitter le continent pour avoir une préparation d’élite. Si ma génération avait eu ce genre de structure, on aurait plus de joueurs africains en NBA. J’aurais rêvé d’ouvrir un tel centre dans mon pays, mais la NBA l’a fait. A nous de l’entretenir. »

L’objectif de l’académie est de détecter les plus grands potentiels du continent, de leur apporter une éducation poussée et de les former au basket de très haut niveau. « Mais aussi de les aider à devenir des hommes, insiste « coach Roland ». Nous avons des jeunes joueurs talentueux, bosseurs, affamés et intelligents. Nous leur donnons les outils et les opportunités pour qu’ils réussissent. »

Il vous reste 87.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

You may also like...