L’élu de l’Ohio Jim Jordan, très proche de Donald Trump, a échoué, mardi 17 octobre, à être élu à la tête de la Chambre des représentants américaine lors du premier tour d’une élection cruciale, enfonçant l’institution dans la crise. Il n’est pas parvenu à décrocher le soutien d’un nombre suffisant de ses pairs pour accéder au perchoir lors d’un vote en séance plénière dans l’Hémicycle. Vingt élus républicains, principalement des modérés, qui reprochent à Jim Jordan des positions trop extrêmes, ont voté contre sa candidature.
Le quinquagénaire pourrait toutefois maintenir sa candidature au poste de speaker durant plusieurs tours, ce qui signifie qu’il est encore possible qu’il accède au perchoir. Un deuxième vote est attendu, mercredi en fin de matinée.
Le Congrès américain a deux chambres : l’une, le Sénat, est acquise aux démocrates de Joe Biden, mais c’est l’autre, la Chambre des représentants, aux mains des républicains, qui connaît une crise inédite depuis deux semaines.
Cette institution n’a plus de speaker depuis la destitution historique de Kevin McCarthy, le 3 octobre, la privant de nombre de ses pouvoirs, y compris l’adoption de mesures de soutien à Israël ou à l’Ukraine.
Division chez les conservateurs
Majoritaires à la Chambre et donc responsables d’en élire son président, les conservateurs sont, depuis deux semaines, divisés autour de la nomination d’un successeur à Kevin McCarthy. Après de nombreuses tractations, Jim Jordan, membre de la frange la plus conservatrice du « Grand Old Party » (GOP), est actuellement le seul candidat républicain en lice.
Elu au Congrès en 2006, Jim Jordan n’a jamais réussi à faire adopter la moindre proposition de loi à son nom. Et il est, selon plusieurs classements, considéré comme l’un des élus les moins productifs de la Chambre.
Cette élection pourrait toutefois s’étaler sur plusieurs jours : le speaker destitué, Kevin McCarthy, avait dû batailler durant quinze tours pour accéder au perchoir en janvier. Les républicains veulent à tout prix éviter de revivre cette séquence.
Hakeem Jeffries candidat des démocrates
Dans une institution encore marquée par l’assaut sur le Capitole, le 6 janvier 2021, les démocrates dénoncent quant à eux le positionnement de Jim Jordan sur la présidentielle de 2020, une élection que Donald Trump qualifie encore, sans preuve, de « volée ».
Les élus du parti de Joe Biden, minoritaires à la Chambre se sont tous rangés autour de la candidature de leur chef, Hakeem Jeffries, mais ils ne disposaient pas non plus d’assez de voix pour en décrocher la présidence. La pression sur la Chambre de se remettre en ordre de marche est d’autant plus forte que le Sénat, l’autre chambre du Congrès, prépare déjà une grande enveloppe pour Israël.
Celle-ci contiendra « une aide militaire, diplomatique, humanitaire et de renseignement, autant de choses dont Israël a besoin », a déclaré, mardi, le chef démocrate au Sénat, Chuck Schumer, espérant la faire adopter « d’ici aux prochaines semaines ».
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Le Sénat doit également se pencher sur une résolution condamnant le Hamas et débattre, mercredi, de la confirmation d’un nouvel ambassadeur en Israël.