les champions du monde sud-africains se sortent du piège écossais

Une carafe d’eau peut en dire beaucoup quand elle est bue à grandes gorgées en moins de trois minutes par un géant du rugby nommé Siya Kolisi, capitaine de l’équipe d’Afrique du Sud. A peine assis pour répondre aux questions des journalistes, dimanche 10 septembre, lors de la traditionnelle conférence de presse d’après-match, le troisième ligne springbok ne parvenait pas à étancher sa soif.

Content, il l’était, bien sûr, après cette victoire contre l’Ecosse (18-3) qui célébrait la belle entrée de son camp dans la coupe du monde de rugby mais sa pépie en disait long sur la rudesse du combat qui venait d’avoir lieu sur la pelouse du Stade-Vélodrome de Marseille. Assis à côté de lui, Jacques Nienaber, le sélectionneur de l’équipe arc-en-ciel, championne du monde en titre, plaça des mots derrière cette eau avalée avec précipitation : « Cette rencontre était un piège pour nous. L’Ecosse est une équipe coriace, nous le savons depuis toujours, le jeu fut très dur. »

Le match indécis pendant les quarante premières minutes ne bascula en faveur de la nation de l’hémisphère Sud qu’en seconde période. Quand l’arbitre australien Angus Gardner siffla la pause, les deux équipes se tenaient en effet dans un mouchoir de poche, 6-3, à l’avantage des Springboks qui souffraient en mêlée, contrairement à leurs habitudes. A la puissance sud-africaine répondait la vaillance écossaise. Les supporters en kilt ne s’y sont pas trompés, hurlant inlassablement un solide « Scotlaaaand » devenu ritournelle.

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Deux adolescents, qui avaient fait le spectacle deux heures plus tôt à l’entrée du vélodrome, accompagnaient à la cornemuse les encouragements du peuple du chardon. Si le soleil n’avait pas brillé si fort, en fermant les yeux, on aurait pu se croire à Murrayfield, le temple du rugby écossais. Les tribunes sud-africaines semblaient alors bien silencieuses. Quelques minutes avant la mi-temps, l’Ecosse frôla l’exploit, un essai s’offrant sur son aile gauche mais Darcy Graham, le numéro 14, trop gourmand, oublia de transmettre à ses coéquipiers pourtant en surnombre.

Le match aurait-il basculé à ce moment-là, galvanisant des Ecossais en position d’outsiders dans cette poule B, dite poule de la mort, puisqu’elle compte deux monstres du rugby mondial : l’Afrique du Sud et l’Irlande ? Qui sait… L’Ecosse est un cran derrière ces plus forts qu’elle mais ses percées inventives et son envie de jouer inquiètent toujours ses adversaires.

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Une seconde période plus intense

Face à cette menace potentielle, le sélectionneur sud-africain Jacques Nienaber a enjoint ses joueurs réunis autour de lui dans les vestiaires « de monter en intensité » afin de creuser définitivement l’écart, a-t-il précisé lors de la conférence de presse. Pas question, en effet, de laisser échapper une victoire indispensable pour prendre la tête du groupe B et s’offrir alors, le 14 octobre, un quart de finale face au deuxième de la poule A et non face au premier, un petit avantage même si l’on parle vraisemblablement, ici, de la Nouvelle Zélande. Mais qui a oublié la correction infligée par les Springboks aux All Blacks le 26 août, lors d’un match de préparation de la coupe du monde, avec le score sans appel de 35 à 7 ? Du jamais vu.

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